Plus de 500 camions bloqués au Mali à cause d’une taxe « illégale »
« On demande de payer un impôt de 10 mille francs ; ça fait longtemps que nous payons cette taxe. Mais, un syndicat malien s’est levé pour demander aux chauffeurs ne refuser de payer toute taxe qui ne figure pas dans les conventions au niveau du corridor. Et aujourd’hui, nous sommes catégoriques : personne ne payera plus cette taxe. Nous sommes plus de 500 chauffeurs. Et depuis lundi, à partir de 23 heures, nous sommes là (Kayes) parce que nous avons refusé de payer », a déclaré ce vendredi Aziz Thiam, président des chauffeurs et camionneurs routiers du Sénégal.
Il demande, d’ailleurs, aux autorités une « intervention rapide » pour décanter la situation. « Nous attendons la solution de l’Etat et de la CEDEAO. Nous pensons que les conventions doivent être respectées. Le Sénégal les respecte intégralement. Et nous pensons que les pays voisins doivent faire de même », a fait savoir M. Thiam.
Nous sommes très fatigués et nous ne voyons aucun appui de l’Etat sénégalais encore moins des transporteurs sénégalais. La rédaction de Leral.net
Commerce inta-Uemoa Le Sénégal et la Côte d’Ivoire principaux fournisseurs
Europe, première destination des exportations ….
….et première fournisseur de l’Umoa
ASSISES DU SECTEUR DE LA PECHE ARTISANALE :Le procès des industries de fabrication de farine de poisson
‘’Il y a une urgence. Nos poissons, nos sardinelles, partent en fumée, en farine, en huile, pour l’alimentation des animaux aussi bien terrestres [porcs, poulets…], que marins’’. C’est le cri du cœur lancé, hier à Mbour, par Gaoussou Guèye, président de l’Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de Pêche Artisanale de Mbour [Aprapam] devant une parterre d’acteurs venus de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal. En effet, les usines de production de farine et d’huile de poisson s’implantent de plus en plus dans les communautés côtières ouest africaines. Et hantent le sommeil des acteurs de la pêche artisanale qui ne parviennent plus à gagner honorablement leur vie. D’après les chiffres, la production mondiale va à 46% à l’aquaculture, 24% à l’alimentation des porcs, 22% aux ruminants, animaux domestiques [volaille] et produits pharmaceutiques et 08% vont dans la fabrication de l’aliment d’aquaculture. ‘’Aujourd’hui, en raison d’une demande accrue sur les principaux marchés internationaux, offrant des prix très rémunérateurs, les usines de farine de poisson se multiplient, notamment en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, il y a maintenant une dizaine d’usines agréées, et en Mauritanie, leur nombre est passé de 6 à 23, depuis 2010, puis à 29 en 2015. Deux usines viennent d’être construites en Gambie’’, précise Gaoussou Guèye.
Cette situation alarmante du secteur halieutique interpelle les acteurs qui, pendant une longue journée, ont listé les maux causés par ces entreprises de transformation. L’accélération de la surexploitation des ressources halieutiques, l’accentuation de l’insécurité alimentaire dans les régions côtières et à l’intérieur de nos pays, les répercussions sur l’emploi, les nuisances environnementales et le danger pour la santé publique par les éléments nocifs dans l’air et dans le milieu ambiant, entre autres, sont autant de désagréments causés par ces usines de production de farine de poissons. ‘’Une bonne partie de la pêche qui était destinée à la consommation humaine est détournée pour contribuer à l’alimentation d’animaux d’élevage, surtout dans les pays occidentaux et asiatiques. Ces usines souvent à capitaux étrangers fournissent peu d’emplois et contribuent très peu au développement du pays. Les rejets sont gênants et toxiques et peuvent être à l’origine de nombreuses pathologies telles que les allergies, l’asthme, les affections respiratoires etc…’’, liste le président.
Ainsi, l’Aprapam, le Conseil National Interprofessionnel de la Pêche Artisanale (Conipas) et la Confédération Africaine de Organisations de Pêche Artisanale (Coapa) comptent identifier les demandes qui seront communiquées aux autorités et à toutes les parties prenantes. KHADY NDOYE [MBOUR]
POULPE : 4 522 TONNES DÉBARQUÉES EN 2016 POUR PLUS DE 7 MILLIARDS DE FRANCS (OFFICIEL)
En compagnie de l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Shigeru Omori, il y procédait à l’inauguration d’un centre de gestion des ressources halieutiques et au lancement officiel de la journée d’immersion de vases à poulpe pour la régénération de cette espèce.
Il a salué cette initiative qui, à l’en croire, cadre ‘’parfaitement’’ avec les orientations sectorielles visant à restaurer les habitats marins. En plus de 2 000 vases représentant la contribution du Conseil local de la pêche artisanale (CLPA) de Joal-Fadiouth, le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime a, lui aussi, contribué à hauteur de 10 000 vases à poulpe.
‘’L’immersion des vases à poulpe, initiée en 2004 à Nianing par la coopération internationale japonaise (JICA), avec 25 pots, a été pérennisée de fort belle manière par les acteurs du département de Mbour regroupés au sein des CLPA’’, a rappelé le ministre.
Oumar Guèye a assuré que le gouvernement du Sénégal continuera de propulser ce secteur de la pêche, avec l’appui de ses partenaires.
D’après le ministre, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) promeut l’approche éco-systémique des pêches et les directives volontaires de la pêche artisanale afin d’éliminer la faim et la pauvreté dans le monde.
‘’Depuis quelques années, se sont imposées de nouvelles approches de l’aménagement des pêcheries, prenant en compte la conservation et les aspects environnementaux. Ce qui se traduit par l’instauration de la gouvernance locale, à travers la cogestion des pêcheries, avec l’implication de tous les acteurs telle que recommandée par le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO de 1995’’, a fait remarquer Oumar Guèye. ADE/ASG/OID
PÊCHE :Le Japon engagé à poursuivre sa contribution au développement du secteur
Le projet, a-t-il dit, favorisera aussi leur émancipation économique et sociale tout en favorisant la gestion participative des ressources halieutiques et des activités de pêche dans cette partie du Sénégal. Le diplomate japonais a ainsi invité les acteurs du CLPA et toutes les personnes concernées à compléter le reste des travaux de construction de la poissonnerie et l’achat d’équipements pour augmenter les revenus des pêcheurs et de promouvoir la pêche durable.
M. Omori a en outre assuré que son pays continuera à apporter sa contribution au développement de la pêche au Sénégal. « Depuis que le Japon a démarré son assistance dans ce secteur au Sénégal en 1976, il a contribué à la réalisation de nombreux projets de développement d’infrastructures de base pour la pêche tels que la construction du marché central au poisson de Pikine et de Kaolack, les centres de pêche à Missirah, Cayar et Lompoul », a-t-il indiqué. De même, a fait savoir M. Omori, le Japon offre la coopération technique comme le projet d’études de la promotion de la cogestion des pêcheries par le développement de la chaine de valeur (Procoval) dans le but de promouvoir l’exportation de certains produits halieutiques du Sénégal sur les marchés étrangers.
Cette cérémonie a été suivie du lancement officiel de l’immersion des pots à poulpes par le ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, M. Oumar Guèye. A.DIEYE
RIZ PLUVIAL:KOLDA ENREGISTRE 31% DE LA PRODUCTION NATIONALE (DRDR)
Parlant du matériel agricole, le DRDR a souligné qu’il il y a eu d’abord 60 à 70% du matériel lourd, entre autres tracteurs, et du matériel léger, semoirs houssines charriots, etc, qui ont été mis la disposition des producteurs.
A l’occasion de la visite de terrain du DG du PNAR, quelque 59 unités composées de 40 semoirs, 15 décortiqueuses, 3 motoculteurs et 5 batteuses ont été mises à la disposition des producteurs de la filière riz pluvial de la région de Kolda.MG/OID/ASG
LA RIZICULTRICE KORKA DIAW DISTINGUÉE AU MAROC
Cette manifestation s’est tenue dans le cadre de la première édition du Congrès ‘’femmes et agriculture en Afrique’’, qui a eu lieu les 12 et 13 septembre 2017, indique un communiqué du ministère de l’Agriculture.
Le texte précise que parmi les récipiendaires, il y avait John Dramani Mahama, ancien président de la République du Ghana et Mbarka Bouaida, secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime du Maroc, entre autres.
Le communiqué signale que Korka Diaw a présenté son trophée au ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dr Papa Abdoulaye Seck.
Elle a sais l’occasion pour demander à la tutelle de ‘’transmettre ses remerciements chaleureux au Président de la République’’, Macky Sall, ‘’pour son soutien constant au monde rural décliné dans le cadre du PSE, particulièrement dans son volet agricole appelé PRACAS.
‘’Lors de cette audience, Dr Papa Abdoulaye Seck a salué le leadership de Madame Korka Diaw pour avoir, en tant que panéliste, parlé de l’expérience de la femme sénégalaise dans l’agriculture, en général, et dans la riziculture, en particulier, avec la nouvelle politique agricole du gouvernement du Sénégal.’’
Le communiqué souligne que le Réseau des femmes agricultrices du Nord (REFAN), dont elle est la présidente, a bénéficié de l’appui du gouvernement sénégalais, dans le cadre du PRACAS, volet agricole du PSE.
‘’Tout cela combiné à leur engagement et détermination, leur a permis de réaliser des performances record (plus de 8 tonnes /ha). C’est cette expérience connue de ces femmes qui vient d’être retenue comme modèle pour accéder à ce prix international’’, lit-on dans le communiqué.
Le texte rappelle que l’’’événement d’envergure internationale’’ organisé à Marrakech ‘’vise à définir une stratégie de soutien à la femme’’.
Organisée par l’Association américaine « Believe in Africa’’ (Croire en l’Afrique), la première édition du Congrès international sur les femmes et l’agriculture en Afrique avait pour objectif de débattre du rôle important que joue la femme africaine dans le secteur de l’agriculture et du développement durable en général et les problématiques qui y sont liées. MG/ASG/OID
Sénégal:Poursuite de la baisse de la production industrielle en juillet
Commentaire (Le Témoin) :Respectueuses objections d’un cancre aux fulgurances d’un banquier central !Par Mamadou Oumar NDIAYE
Très chers billets de banque !
«Une banque centrale doit tout faire pour ne pas faire des pertes. L’impression des billets nous coûte annuellement entre 25 milliards et 35 milliards de Francs CFA. Parce que, nous les faisons fabriquer. Imaginez qu’on ait une usine, peut-être que nous aurons des coûts de fabrication moindres, mais dans l’amortissement du bien peut-être qu’on pourrait se retrouver avec 60 milliards à amortir chaque année. » Fort bien, M. Lô, nous espérons que vous n’êtes pas en train de nous dire là que seule l’imprimerie — car, il ne s’agit pas d’autre chose — de la Banque de France est capable de fabriquer nos billets de banque et autres pièces de monnaie. Si l’on a bien compris, il s’agit là d’un travail d’impression un peu plus complexe certes que les autres travaux d’impression de ville, comme on dit, mais enfin les imprimeries spécialisées en cette matière sont légion à travers le monde. Pourquoi donc ne pas mettre la Banque de France en concurrence avec celles-là de manière à faire baisser ces coûts de fabrication qui sont quand même exorbitants ? Pensez donc, 25 à 30 milliards de francs par an rien que pour faire fabriquer des billets de banque, il y avait de quoi pour notre prestigieuse Bceao se doter à tout le moins de sa propre imprimerie ! A moins qu’il ne s’agisse d’autre chose. Il y a dix ans, un vice-gouverneur de la Bceao — chose rarissime — avait confié ses états d’âme au « Témoin », c’est-à-dire à nous-mêmes. Il avait mis les pieds dans le plat en dénonçant une magouille dans, justement, la propension qu’avaient certains dirigeants de la BCEAO — on espère que ça a changé depuis — à renouveler les billets plus que de raison ! Bien évidemment, les retombées de ce juteux marché n’étaient pas perdues pour tout le monde. Inutile de vous dire que ce courageux vice-gouverneur avait même reçu des menaces de mort. Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas dans notre si respectable Banque centrale !
Ce bel argent dont la France ne veut pas et dont nous avons un si grand besoin!
Seybatou AW devient PDG d’AVENI-Ré,le directeur financier jette l’éponge
Jusque là Administrateur Directeur Général d’AVENI-Ré, Seybatou AW prend du coffre passant du poste d’Administrateur Directeur Général à celui de Président Directeur Général de la compagnie qu’il a lui même fondée brique par brique
Actionnariat et Conseil d’administration remaniés
Selon des informations autorisées en notre possession après les différentes restructurations et la dernière augmentation de capital et l’Assemblée Générale qui vient de prendre fin à Tunis, le Directeur Administratif et Financier d’AVENI-RE, le brillant financier Chérif Sylla a démissionné. Une grosse exclusivité de Confidentiel Afrique. Selon notre source, pour convenance personnelle après 5 longues années de travail acharné et en dépit d’une proximité quasi filiale avec le nouveau Président Directeur Général, le sénégalais Seybatou AW.
Aperçu à Dakar pour la rentrée parlementaire, le Président Directeur Général vient de se faire élire Député de la République du Sénégal dans le quota des Sénégalais de l’Etranger.
Le désormais Ex Directeur Administratif et Financier d’AVENI-RE, Chérif Sylla ainsi que les autres cadres de la société sont également aux abonnés absents. Que se passe t il réellement dans ce joyau créé et piloté par le Sénégalais Seybatou AW ?Nous y reviendrons.Par Pierre René et Youssouf Coulibaly
Sénégal:Evaluation du Code des marchés 2014 et propositions pour optimiser la commande publique
L’élaboration du code des marchés de 2014 découlait d’une logique simple : rassurer les opérateurs économiques nationaux et étrangers, et initier une politique d’achat public dont le maître mot est la transparence.
Le débat portant sur les entorses au code des marchés publics n’est pas nouveau.
Une enquête menée par le Forum Civil en 2002 conforte cette étude et concluait que 40 % des chefs d’entreprise considéraient la corruption comme un moyen efficace pour gagner les marchés publics au Sénégal.
Dans un registre similaire, un dossier réalisé par le quotidien Wal Fadjiri en décembre 2004 relatif à la passation des marchés publics au Sénégal révélait une impunité généralisée dans les infractions à la réglementation des marchés publics, le non-respect des règles de mise en concurrence, l’entente illicite, le recours abusif aux marchés de gré à gré, l’entorse au principe d’égalité entre les candidats, le début d’exécution des travaux avant la notification du marché au titulaire, etc…..
En 2015, le rapport de l’Autorité de régulation des marchés publics rendu public (résultat d’audits menés par 5 cabinets entre 2013 et 2014) a fini de démontrer que certains acteurs publics sont de véritables prédateurs de deniers publics.
Ces différentes études démontrent si besoin en était, la nécessité d’établir de nouvelles règles reconnues et respectées par tous en matière de commande publique.
Au vu de ce tout ce qui précède, revoir le dispositif lié à la commande publique est une exigence fondamentale pour permettre au contribuable sénégalais d’avoir une plus grande lisibilité quant aux actions de l’Etat et des collectivités locales dans la passation, la gestion et l’exécution de la commande publique.
Le présent document a pour objet de suggérer des axes d’amélioration.
La simplification des textes est une nécessité pour alléger les contraintes administratives qui pèsent sur les fournisseurs. Une présentation plus pédagogique doit être recherchée, afin de rendre le texte plus lisible et plus opérationnel, depuis l’expression des besoins et des critères de choix jusqu’au contrôle de l’exécution du marché. L’objectif de simplification doit aussi viser à supprimer certaines dispositions, qui sous couvert de responsabiliser les autorités contractantes constituent une prime au laxisme.
La simplification des textes et des règles issus du code des marchés public doit aller de pair avec la modernisation des procédures de passation, en particulier par le recours aux nouvelles technologies, facteur d’allégement et d’accélération des échanges.
2. Propositions
Proposition n°1 : Harmoniser la législation nationale avec les normes juridiques régionales
Le code des marchés doit permettre une meilleure articulation entre les règles d’origine nationale et celles d’origine régionale (OHADA « Organisation pour l’harmonisation du Droit des Affaires en Afrique »). L’harmonisation des normes juridiques nationales dans le cadre de l’UEMOA s’inscrit dans un processus de coopération accrue entre les pays africains doit être poursuivie. L’application des règles issues de la Directive N°01/2009/CM/UEMOA portant code transparence dans la gestion des finances publiques de l’UEMOA, révèle de nombreuses insuffisances, notamment s’agissant du volet « réglementation relative aux marchés publics».
Proposition n°2 : Appliquer les principes fixés par le code des marchés publics de 2014
Une procédure de passation de marchés publics se construit autour d’un mode de consultation et de dévolution. La réglementation impose une discipline de comportement respectant l’égalité de traitement des candidats, l’équité des choix et exige une construction formaliste constituée de règles de publicité, de délais, et de conditions d’accès.
Du point de vue formel, des avancées notables ont été notées dans la rédaction du code des marchés de 2014. Toutefois, elles ne sont guère suivies d’effets.
Des améliorations pourraient être apportées portant sur les points suivants :
· Mise en place d’indicateurs de performance dans les dossiers d’appel d’offres afin d’éclairer au mieux le choix du titulaire qui doit d’effectuer sur la base de critères objectifs et impartiaux,
· Garantir l’égalité des offres lors de la mise en concurrence en accordant des délais identiques à toutes les entreprises concurrentes, en ne faisant pas bénéficier une entreprise, précédemment attributaire, d’informations essentielles de nature à lui procurer un avantage sur les autres candidates, et en harmonisant les délais de communication des informations et documents qui doivent être raisonnables et identiques,
· Faciliter l’accès à la commande publique aux entreprises nouvellement créées, en leur permettant de justifier leurs capacités par toutes des pièces équivalentes, lorsqu’elles ne sont pas en mesure, compte tenu de leur date de création, de produire les documents et renseignements exigés,
· Assurer la gratuité totale du dossier d’appel à la concurrence (article 58 du code), qui continue à être monnayé « au prix fort » par certaines autorités contractantes,
· Faciliter l’accès du Dossier d’appel d’offre aux petites entreprises situées à Ziguinchor, à Thiès, à Kaolack, à Diourbel ou à l’intérieur du pays, un moyen de favoriser la décentralisation et l’implantation d’entreprises dans ces localités,
· Elargir la chaîne des sanctions au niveau pénal (aggravation des peines aussi bien pour les agents de l’Etat ou des collectivités territoriales contrevenant aux règles de l’achat public que les chefs d’entreprise ou hommes d’affaires coupables de pratiques visant à favoriser la corruption ou les dessous de table).
De telles réformes doivent être au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. De même, la prise en compte de la dimension éthique, comme le prévoit la charte de la transparence et d’éthique en matière de marchés publics, adoptée par le Sénégal en 2005 (Décret n°2005-276), pourrait faire l’objet d’une vulgarisation au niveau des acteurs en charge de la passation des marchés publics.
Proposition n°3 : Privilégier l’achat responsable dans la définition des critères de jugement des offres
La soumission des entreprises aux marchés publics implique de leur part une attention toute particulière aux lois, réglementations et conventions collectives en vigueur. A ce titre, l’engagement des entreprises soumissionnaires au titre des exigences sociales pourrait être un des éléments d’appréciation de la pertinence de l’offre.
Le critère social (recrutement de personnes en difficulté, lutte contre le chômage des jeunes), de même que le critère environnemental concourent à accroître les bénéfices sociétaux par la mise en place d’une commande publique responsable. A terme, pour faire le meilleur usage possible des deniers publics, l’achat public devrait combiner 3 critères :
· 1-les critères permettant d’évaluer le rapport qualité/prix de l’offre,
· 2-les critères évaluant la performance environnementale,
· 3-les critères permettant d’évaluer la valeur sociale de l’offre.
A titre d’exemple, le législateur belge a adopté une loi du 27 février 2002 visant à promouvoir une production socialement responsable. Ce texte crée un label que les entreprises peuvent utiliser dans la promotion des produits et qui est octroyé selon des critères qui comprennent le respect des normes définies dans les conventions de base de l’Organisation internationale du travail, l’interdiction du travail forcé, l’interdiction de toute discrimination en matière de travail et de rémunération, l’âge minimum fixé pour le travail des enfants ainsi que l’interdiction des pires formes de travail des enfants.
Proposition n°4 : Définir des critères d’évaluation des offres clairs et objectifs
La notion de pondération des critères doit permettre d’établir une grille et un système de notation afin de pouvoir comparer de manière objective les offres entre elles. Or, les critères établis par la personne publique sont des indicateurs qui permettent, d’une part de décrire et qualifier le besoin à satisfaire, d’autre part de juger de l’adéquation entre l’offre proposée par le candidat et l’attente de l’acheteur. De ce point de vue, le critère est susceptible d’une évaluation qui, théoriquement peut varier de 0% à 100% selon l’application du principe de pondération.
L’évaluation ainsi attribuée reflète la performance de l’entreprise candidate par rapport au critère défini et permet de motiver suffisamment le choix du titulaire. La définition de critères clairs et objectifs limite le référé précontractuel. Le référé précontractuel (recours suspensif) permet aux soumissionnaires évincés dans le cadre d’une consultation, « qui ont un intérêt à conclure le contrat et qui sont susceptibles d’être lésées par le manquement invoqué », de contester la procédure. C’est une garantie de transparence et d’équité pour le prestataire. A ce titre, le délai observé entre la date d’information des candidats non retenus et la date de notification du marché doit être scrupuleusement respecté par les entités publiques. C’est une garantie de transparence et d’équité pour le prestataire. A ce titre, le délai observé entre la date d’information des candidats non retenus et la date de notification du marché doit être scrupuleusement respecté par les entités publiques.
Proposition n°5 : Alléger le formalisme et supprimer les contraintes pour les entreprises
Une procédure de marché public se construit avec les prestataires. La présentation du dossier de candidature des entreprises pourrait être simplifiée. La procédure de délivrance des documents administratifs doit être allégée en privilégiant, si nécessaire, les attestations sur l’honneur. La possibilité de régulariser les dossiers de candidature (erreurs matérielles) doit être étudiée. La transmission de certains documents obligatoires pourrait être exigée au moment de l’attribution du marché. Les délais de paiement doivent être réduits et respectés pour ne pas pénaliser les entreprises.
Proposition n°6 : Uniformiser les seuils et exercer un contrôle approfondi sur les procédures DRP
Le Code des marchés publics actuel se réfère à plusieurs seuils (cf article 53 du code des marchés publics), en fonction du montant du marché et selon qu’il s’agit d’un marché de travaux, de fournitures et de services ou de prestations intellectuelles.
· Pour les marchés de travaux (Etat, Collectivités territoriales et Etablissements publics), le seuil pour un appel d’offres ouvert est fixé 70 millions CFA.
· Pour les marchés de fournitures et de services, (Etat, Collectivités territoriales et Etablissements publics), le seuil pour un appel d’offres ouvert est fixé 50 millions CFA.
· Pour les marchés de prestations intellectuelles (Etat, Collectivités territoriales et Etablissements publics), le seuil pour un appel d’offres ouvert est fixé à 50 millions CFA.
On dénombre ainsi différents seuils dont la pertinence n’est pas forcément établie. On pourrait abaisser le seuil prévu pour les marchés de travaux (uniformisation avec les marchés de fournitures et services, et de prestations intellectuelles). Parallèlement, il serait judicieux d’exercer un contrôle approfondi des procédures DRP qui permettent à des acteurs de contourner les principes de la commande publique.
Proposition n°7 : Supprimer la disposition figurant dans le code 2014 relative aux offres spontanées
Il s’agit d’une innovation introduite dans le code 2014, dont les motivations sont suspectes. En matière de marchés publics, le principe de base, préalable à tout achat public, concerne la définition du besoin. L’article 5 du code des marchés publics de 2014 précise « qu’avant tout appel à la concurrence, consultation ou négociation, l’autorité contractante est tenue de déterminer aussi exactement que possible la nature et l’étendue des besoins à satisfaire ». La notion d’offre spontanée (article 81) part du principe que l’autorité contractante peut donner suite à une offre d’un fournisseur, sur initiative de ce dernier, lorsqu’elle « présente un intérêt général manifeste ». En fait, la « notion d’intérêt général manifeste » est floue, incertaine, et ouvre la voie à toutes sortes de dérives (entente illicite en amont, corruption active ou passive, détournement de procédures, etc…). Lors de la rédaction du nouveau code des marchés de 2014, la Banque Mondiale avait adressé une sévère mise en garde au pouvoir en place, liée à la nature de cette « disposition ». Il serait judicieux de supprimer cette disposition qui n’a pas sa place dans le code des marchés publics.
La simplification et le souci de réduire les délais ne doivent pas conduire à détourner l’acte d’achat public de sa vocation initiale. L’article 6 du code des marchés publics est extrêmement clair quant à son libellé « les plans de passation des marchés doivent être transmis à la Direction centrale des marchés publics au plus tard le 1er décembre de l’année budgétaire considérée ; celle-ci vérifie la conformité du document et en assure la publication dans les 03 jours francs suivant la réception. L’acte d’achat n’est pas un acte spontané. Un besoin doit être identifié en amont, et formalisé dans un cahier des charges.
L’idée selon laquelle le code des marchés publics est un frein pour la réalisation de programmes de développement ne repose sur aucun argument convaincant. Cette posture a surtout pour objet de permettre à certains acteurs de se soustraire au jeu de la concurrence, et de pouvoir s’adonner en toute impunité à des pratiques de malversations et de corruption par la technique des retro commissions.
Proposition n°8 : Clarifier la portée du premier alinéa de l’article 48 concernant la sous-traitance
Le premier alinéa de l’article 48 relatif aux conditions de la sous-traitance mérite une clarification pour éviter une collusion entre l’autorité contractante et le prestataire. En effet, l’article 48 du code des marchés portant sur les modalités de la sous-traitance précise « qu’un titulaire de marchés publics de travaux ou d’un marché public de service peut sous-traiter l’exécution de certaines parties du marché jusqu’à concurrence de 40% de son montant, à condition d’avoir « obtenu l’accord préalable de l’autorité contractante». Cette formulation est suffisamment floue pour créer les conditions d’une entente (pratique de rétro commissions). La forme de cet accord n’étant pas définie par le code, il convient de réécrire l’article 48 du code des marchés, d’en définir précisément les modalités ou de supprimer tout simplement ladite mention pour lever toute équivoque.
Proposition n°9 : La dématérialisation des procédures : une exigence des temps modernes
La dématérialisation des procédures est une exigence des temps modernes. Dans l’Union Européenne, les soumissionnaires peuvent retirer le dossier de consultation des entreprises et déposer leur candidature par voie électronique. Un prestataire situé en Pologne, en Espagne ou aux Pays Bas, a la possibilité de consulter un avis d’appel public à la concurrence au JOUE (Journal officiel de l’Union européenne) et soumissionner à un appel d’offres dans n’importe quel pays de l’Union. S’engager dans une démarche de dématérialisation des procédures d’achats, pourrait permettre au Sénégal de tirer profit des formidables opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Par exemple, une entreprise domiciliée au Mali, en Côte d’Ivoire ou en Afrique du Sud pourrait soumissionner en ligne.
Proposition n°10 : La formation d’un personnel qualifié dans la passation, la gestion et l’exécution des marchés
La formation des agents de l’Etat et des collectivités territoriales est un enjeu majeur dans la vie d’une Nation. La formation des agents permet de rationaliser l’achat public : uniformisation des process, homogénéisation des pratiques, recours à des marchés transversaux, mutualisation des achats de plusieurs services de l’Etat ou des collectivités territoriales, négociation, réduction des coûts.
Proposition n°11: Promouvoir le Partenariat Public Privé (PPP)
Les contrats passés dans le cadre de la loi Partenariat Public Privé (partenariat entre administrations publiques et des entreprises du secteur privé) participent aussi de cette logique qui consiste à favoriser la satisfaction des besoins des pays émergents ou en voie de développement en termes d’infrastructures ou d’équipements. Ces contrats qui se distinguent en droit français à la fois de la délégation de service public et du marché public, trouvent leur source d’inspiration dans le droit anglais (Private Financial Investment) ; ou le droit canadien (contrats globaux avec transfert d’équipements). Ils figurent en bonne place des contrats mis en place par la Banque Mondiale pour financer des opérations de développement. Les contrats partenariat public-privé permettent d’associer sur une longue durée (20 ou 30 ans) une entreprise privée au financement, à la réalisation ou à la gestion d’un équipement public. Compte tenu des enjeux financiers colossaux, ces partenariats doivent être valorisés.
Proposition n°12 : Instaurer un régime de quota pour les marchés passés par « par entente directe »
Les dispositions relatives à l’article 76 du code des marchés publics qui régissent les marchés passés par entente directe sont totalement dévoyées du fait de stratégies de contournement opérées par les autorités contractantes. La prolifération des marchés de gré à gré, dont les montants sont faramineux favorisent les ententes illicites et la corruption à grande échelle. Il est urgent de clarifier la portée de l’article 76 qui constitue un régime dérogatoire. Deux options peuvent être envisagées :
· Renforcer les attributions de la Direction centrale des marchés publics, en conférant à son avis (article 76) un caractère contraignant, sous la forme d’un « Avis conforme ; et supprimer du code la possibilité de saisine du Comité de règlement des différends (ARMP) offerte aux autorités contractantes, ainsi que le Pouvoir octroyé au Premier Ministre d’ordonner la poursuite de la procédure, « au motif impérieux d’intérêt général »,
· D’autre part, instaurer un régime drastique de quota pour les autorités contractantes, de façon à limiter sensiblement le recours à ce type de procédure.
Proposition n°13 : Recentrer l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) sur sa mission
Autorité administrative indépendante, l’ARMP a entre autres, pour mission de réguler le système de passation de marchés publics et de délégations de service public et de formuler des propositions.
Néanmoins, le fonctionnement de cette structure est loin d’être satisfaisant, surtout s’agissant des décisions rendues par un de ses organes, le Comité de règlement des différends statuant en Commission des litiges, dans le cadre d’une saisine. Dans de nombreux dossiers de marchés publics traités par l’ARMP, les décisions rendues ne prennent en compte ni les avis de la DCMP (fondés en Droit), ni le principe de l’intérêt général (bon usage des deniers publics).
A titre d’exemple, dans une procédure ouverte relative à un marché de fournitures de bureau et de consommables informatiques passé par la Direction de l’Imprimerie nationale en 2016, l’ARMP a rejeté l’offre d’un candidat au motif que son offre « est anormalement basse » ; le candidat n’ayant pas, selon l’instance « justifié la réalité économique du prix de son offre ». Dans les procédures de marchés publics, la notion d’offre anormalement basse est l’une des plus complexes à appréhender par les acheteurs publics. Démontrer qu’une offre est anormalement basse suppose que l’autorité contractante soit en mesure, d’identifier les caractéristiques d’une offre basse, ensuite de demander des justifications au candidat, et dans un troisième temps ,d’apprécier la pertinence des éléments de réponse fournis par le candidat au regard desquels ; le mode de fabrication des produits, les solutions techniques adoptées, les conditions exceptionnellement favorables dont dispose le candidat pour réaliser les prestations, l’originalité de l’offre, etc.. Une offre anormalement basse ne se présume pas et ne se décrète pas à l’emporte-pièce. Elle doit être prouvée et attestée de manière objective.
Dans le cas d’espèce, l’ARMP s’est simplement bornée à « confirmer » l’appréciation de l’autorité contractante, sans procéder à une vérification de fond, lésant un prestataire dont l’offre était moins disante, tout en étant conforme aux prescriptions du cahier des charges. Les pratiques de certaines autorités contractantes, voire de certains administrateurs de crédits ne sont ni conformes à l’intérêt général, ni au bon usage des deniers publics. Il appartient à l’ARMP de rectifier le tir, et d’exercer pleinement sa fonction de veille et de contrôle en toute autonomie.
De 2012 à 2016, la liste interminable de marchés gré à gré passés avec l’approbation de l’ARMP donne le vertige. Les scandales liés aux marchés par entente directe portent sur des centaines de milliards de CFA. Chaque mauvaise dépense équivaut a un impact sur la construction d’écoles, de postes de santé, sur la réalisation d’équipements publics et plus globalement sur le niveau de vie des populations.
Conclusion
1. Directive n°04/2005/CM/UEMOA du 09 décembre 2005,
2. Acte Uniforme du 17 avril 1997 de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA),
3. Loi organique 2012-23 du 27 décembre 2012,
4. Loi 65-50 du 19 juillet 1965 portant code des obligations civiles et commerciales modifiée,
5. Loi 65-51 du 19 juillet 1965 portant code des obligations de l’administration modifiée,
6. Loi 90-07 du 20 juin 1990 relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la personne publique,
7. Loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités territoriales,
8. Décret n°2005-276 du 22 juin 2005 portant charte de transparence et d’éthique en matière de marchés publics…
On pourrait allonger la liste indéfiniment… Ce qui frappe au Sénégal, c’est l’extraordinaire décalage entre les textes et leur application, entre les proclamations d’intention et les actes. C’est ce qu’il convenu d’appeler le grand écart. A ce jour, la gouvernance sobre et vertueuse relève de la simple rhétorique. Toutes les lois, tous les dispositifs, tous les textes, aussi élaborés et pertinents soient-ils ne pourront produire des effets si ceux qui sont en charge de les appliquer ne sont pas mus par des principes d’intégrité, de déontologie et par le souci constant de défendre l’Intérêt Général. La sécurité juridique de l’achat public, la transparence des procédures, l’impartialité du choix, la prévention du délit de favoritisme dans l’attribution des marchés ne sauraient se limiter à une simple « écriture de textes ». Le préalable consiste à asseoir une culture de la responsabilité individuelle et collective.
Au Sénégal comme dans beaucoup de pays africains, les contrats publics constituent un moyen pour les décideurs et fonctionnaires véreux, en complicité avec des entrepreneurs (dont la boulimie financière est sans limite) de s’adonner à un véritable pillage des deniers publics, le tout dans une « apparente légalité ». De telles pratiques prédatrices hypothèquent le développement du pays et compromettent durablement l’avenir de millions de citoyens. Elles sont assimilables à de véritables crimes financiers et doivent faire l’objet de sanctions pénales appropriées, avec une tolérance Zéro pour ces nouveaux « prédateurs » des temps modernes.
Le présent document ne prétend pas épuiser le champ des possibles. Mais, dans un contexte où la bonne gouvernance est érigée en principe majeur, et demeure un leitmotiv des autorités publiques, assainir l’univers de la commande publique est on ne plus urgent. Seybani SOUGOU