REVUE DE PRESSE (18/08/17)

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AU-DELA DE TOMBOUCTOU D’OUSMANE OMAR KANE :Un plaidoyer pour la reconnaissance de l’apport des arabisants

https://www.walf-groupe.com Il faut reconnaitre l’apport des arabisants africains dans la société pour ne pas courir des risques de révolte. C’est ce qui transparait en partie dans le livre de l’universitaire, Ousmane Omar Kane, intitulé Au-delà de Tombouctou. Un ouvrage qui a été présenté, hier, au public.
Il faut tenir compte des arabisants au risque de ne pas tomber dans la situation des pays qui ont marginalisé les arabophones. C’est ce que fait remarquer l’auteur Ousmane Omar Kane, auteur du livre «Au-delà de Tombouctou. «Tant qu’on aura un champ intellectuel fragmenté, il ne sera pas possible de lire notre héritage intellectuel. Ce qu’il faut, c’est remembrer tout cet héritage intellectuel en tenant compte de la contribution en langue occidentale, arabe et africaine. Si le pont n’est pas bien établi, cela créé des frustrations. Il y a cette élite arabophone qui existe, qui est instruite et qui n’est pas reconnue à sa juste valeur parce que le français a été pendant longtemps la langue hégémonique. Du fait qu’ils se sentent exclus, certains intellectuels ont souvent recours à des stratégies assez radicales. Les mouvements djihadistes en Afrique de l’ouest recrutent beaucoup les produits de cet enseignement arabo-islamique qui a été marginalisé», a alerté, Ousmane Omar Kane, hier. C’était lors de la présentation de la version française de son livre, intitulé Au-delà de Tombouctou.
Concernant son livre, M. Kane laisse entendre : «Je parle des intellectuels, formés à l’école arabe de l’histoire de la production intellectuelle africaine en langue arabe. Au Sénégal, il y a un grand nombre d’érudits musulmans. Ce livre montre que si on doit écrire l’histoire intellectuelle de l’Afrique, il faut reconnaitre le rôle des intellectuels africains.»

Pour Serigne Mansour Sy Djamil, religieux et homme politique, il y a les «Coranophones», c’est-à-dire des gens qui sont amoureux du Coran, qui ont fait l’école coranique. Leur cursus ne leur permet pas de passer du Coran  à l’acquisition de la langue arabe.

De l’avis de  Sidy Lamine Niass, le Sénégal accuse un retard en ne faisait pas de place à l’arabe. «Vous êtes en retard. Au temps colonial, il y avait la correspondance en arabe et en français. Aujourd’hui, nous sommes plus colonisés que par le passé», déclare le Pdg du Groupe Wal Fadjri, tout en invitant à soutenir la langue arabe. Revenant à l’auteur, il reconnait que le Sénégal a déjà fait des efforts pour redonner à la langue arabe sa place à travers des écoles franco-arabes, une faculté d études islamiques, le baccalauréat arabe, etc. Il reconnait aussi qu’il y a beaucoup d’efforts déployés. «Mais, c’est un travail de longue haleine», concède-t-il.
Des universitaires ont pris part aussi à la cérémonie de dédicace. Selon l’historien Boubacar Barry, il faut trouver le moyen d’avoir les savoirs, ensemble dans un seul corps pour un leadership, économique, politique et spirituel. Bouna Seck souligne, pour sa part, que les occidentaux, africains et  arabes, n’ont pas toujours passé leur temps à se combattre. A l’en croire, tout n’a pas été que confrontation dans leurs relations. Ils ont coopéré durant des siècles. «Nous avons un travail à continuer, à approfondir», confie-t-il.Emile DASYLVA
Légende : Ousmane Omar Kane recommande de ne pas tomber dans  la situation des pays qui ont marginalisé les arabophones

Livre « Au-delà de Tombouctou » : Pr. Ousmane Kane retrace la genèse de l’érudition islamique en Afrique de l’Ouest

http://www.lesoleil.sn/ La cérémonie de présentation du livre « Au-delà de Tombouctou. Erudition islamique et histoire intellectuelle en Afrique occidentale » s’est tenue, hier, au Centre de recherche ouest-africain (Warc). L’auteur, le Professeur titulaire de l’Université de Harvard aux Etats-Unis, Ousmane Oumar Kane, y retrace la genèse de l’érudition islamique en Afrique de l’Ouest et examine les contextes de production et de dissémination du savoir islamique et présente les débats majeurs au sein des lettrés arabisants au cours des cinq derniers siècles.
L’Afrique a une très riche tradition intellectuelle qui s’est exprimée dans de nombreuses langues y compris dans celles-là occidentales. Néanmoins, la création de l’école occidentale en Afrique de l’Ouest datant de la première moitié du dix-neuvième siècle y a été précédée par de nombreux centres d’érudition où un savoir complexe était transmis. Le Professeur Ousmane Oumar Kane ne cherche pas à faire la dichotomie des connaissances. Il rétablit certaines vérités historiques. Il le dit lui-même dans le prologue de son ouvrage : « L’objectif de ce livre est de corriger la perception de l’Afrique noire comme continent d’oralité essentiellement. J’y analyse la genèse de la transformation de l’érudition islamique du XVIe siècle au XXIe siècle en passant par la période coloniale ». L’accent est ainsi mis sur la contribution des lettrés musulmans à la production et la transmission du savoir et aux processus de transformation sociétale et de construction étatique.
L’idée d’un ordre épistémologique occidental dominant l’Afrique de l’Ouest postcoloniale est battue en brèche dans cet ouvrage. Selon le Professeur titulaire de la Chaire Alwaleed Islam et Sociétés musulmanes contemporaines à la Harvard Divinity School, aucune étude de l’histoire de l’éducation ou de la production du savoir en Afrique de l’Ouest ne saurait être complète si elle ne tient pas compte de cette tradition intellectuelle. « Cela fait huit siècles que les Africains écrivent en arabe. Au treizième siècle déjà, des étudiants africains allaient étudier à l’Université d’Al Azhar. D’autres se rendaient dans les pays arabes pour étudier et enseigner. Si on doit écrire l’histoire intellectuelle de l’Afrique de l’Ouest, il faut nécessairement reconnaître le rôle important joué par les intellectuels formés à l’école arabe », souligne-t-il.
Il est d’abord question, dans cet ouvrage, de la formation de cette tradition littéraire exemplifiée par Tombouctou. Parmi ces écrits, fait-il observer, ceux qui ont été traduits en langues occidentales sont en grande majorité l’œuvre d’intellectuels ou de leaders politico-religieux musulmans. Très peu de philosophes et spécialistes de l’histoire intellectuelle africaine écrivant en langues occidentales sont au courant de l’existence de ces traductions. Dans un second lieu, Ousmane Oumar Kane retrace la genèse de cette érudition depuis le début de l’expansion de l’Islam en Afrique de l’Ouest. L’idée est de voir comment les croyances islamiques, à partir de l’Afrique du Nord et à travers le Sahara, ont été introduites en Afrique de l’Ouest. Il y est accordé une singulière attention à la culture matérielle et à l’économie politique de l’érudition arabo-islamique.
La question des groupes ayant enseigné l’Islam et la langue arabe en Afrique de l’Ouest y est également abordée de même que des textes et matières les plus étudiés. L’identification des principaux genres littéraires de cette tradition d’érudition sur la base des manuscrits disponibles occupe une place importante dans ce travail. Il en est de même de l’impact du colonialisme sur la tradition d’érudition islamique en Afrique de l’Ouest.

Champ intellectuel fragmenté

Le Professeur Kane estime que la création d’institutions d’enseignement supérieur islamique délivrant des diplômes universitaires témoigne de la présence continue de l’éducation arabe en Afrique de l’Ouest. Leur nombre est insignifiant comparé aux universités europhones. Néanmoins, plus d’une trentaine d’universités islamiques ou de facultés d’études islamiques ont été créées depuis le milieu des années 1980. Elles donnent ainsi l’opportunité, à ses yeux, aux arabisants de recevoir une formation universitaires sanctionnée par des diplômes dans leur propre pays. En ce qui a trait à leur insertion dans l’ordre postcolonial dominé par les langues occidentales, il a mis en évidence les difficultés auxquelles ils font face. « Certains s’initient aux langues occidentales, d’autres s’efforcent de promouvoir l’arabe à l’aide des pétrodollars arabes. Nombre d’entre eux étaient convaincus que l’islamisation serait un moyen de réaffirmer la suprématie de la langue arabe et de restaurer l’influence perdue des arabisants. Ils créent des associations et des mouvements politiques et dénoncent la séparation de la religion et de l’Etat. Ils recrutent des sympathisants auprès de différentes couches sociales, y compris au sein des intellectuels europhones. L’auteur porte aussi un regard sur le grand impact que les partisans de l’islamisation et de l’arabisation ont eu pendant la période postcoloniale. A l’en croire, la plupart des Etats ouest-africains qui avaient adopté une politique rigide de séparation de la religion et de l’Etat, sont en train de faire des concessions de taille à la coalition dirigée par les arabisants.
Dans l’épilogue de son livre, il fait remarquer une fois de plus que les Africains au sens large du terme ont apporté une contribution décisive au développement de la langue arabe. Celui qui est également professeur de langues et civilisations du Proche Orient à l’université de Harvard insiste également sur le fait que les populations africaines disposent de formes élaborées de connaissance dont la transmission ne requiert pas le recours à l’écriture.
Il convient, selon lui, de continuer le travail de traduction dans les langues occidentales et de créer des ponts entre ces différentes communautés intellectuelles. « Tant qu’on aura un champs intellectuel fragmenté, il ne sera pas possible de lire notre héritage intellectuel. Il faut remembrer tout cet héritage intellectuel en tenant compte de la contribution des langues occidentales, africaines et arabe », dit-il tout en saluant les efforts déployés pour la préservation et la diffusion de ce patrimoine par les chercheurs et certaines institutions.Alassane Aliou MBAYE

 « Au-delà de Tombouctou » : Pr Ousmane Kane resurgit l’authenticité de l’histoire de l’Afrique de l’Ouest musulmane

http://www.rewmi.com/ Chose promise chose due ! Le professeur Ousmane Kane a présenté son livre Beyond Tumbuktu version française traduit sous les vocables de « Au-delà Tombouctou » à l’intelligentsia sénégalaise. Une occasion pour le chercheur de revenir sur l’histoire de l’Afrique de l’Ouest longtemps occultée par les occidentaux.
«  Au-delà de Tombouctou » voici L’opus par lequel le professeur à l’Université de Harvard aux Etats Unis défend l’existence de l’histoire   intellectuelle de l’Afrique de l’Ouest musulmane occultée par les occidents.  « La tradition africaine a été toujours occultée par l’hégémonie occidentale du siècle dernier, tout en inventant l’Afrique comme un continent d’oralité », a lancé Ousmane Kane qui poursuit  que le discours des occidentaux a passé sous silence la tradition littéraire. Pendant la période coloniale, souligne-t-il, la production intellectuelle islamique était absente des grands débats d’influence  sur la production du savoir.
Mieux, le chercheur a dénoncé orbi et urbi que certains auteurs ont toujours fait croire au peuple noir que l’histoire de son continent a été écrite dans des langues occidentales. « Les auteurs Apiya, Dimbé et d’autres ont tort de dire que la plupart des intellectuels sont europhones ou que les analystes africains épousent les pensées des Occidentaux » dixit l’auteur. En clair, Les grandes recherches ont révélé que des lettrés ont écrit en arabe et en ‘’Adjémi ’’ (langue de transcription usitée par des populations non-arabes) pour protester contre des souverainetés à vocation de renverser le statu quo de certains pays sur lesquels les Occidentaux avaient une forte mainmise.
Sous un autre angle, l’auteur explique l’implication des érudits de l’Islam dans l‘histoire de l’Afrique de l’Ouest musulmane à travers des écrits laudatifs évoquant l’itinéraire du prophète Mouhamed comme sources historiques de l’islam. Ce, le chercheur a précisé  qu’il n’y a pas de meilleures sources des récits de voyage de Cheikh Ibrahima Niass pour comprendre l’expansion de son  mouvement . Venu prendre part à cette cérémonie, le leader de Bes Du Niak  Mansour Sy Diamil  a affirmé que c’est toujours une question d’actualité  et les intellectuels africains ont droit au chapitre  au même titre que les occidentaux qui géraient le continent noir. Cette grande rencontre, poursuit-il,  pose le problème d’une manière académique mais qu’il faut transcrire cela d’une manière quotidienne et immédiate.
A rappeler que professeur Ousmane Oumar Kane occupe la chaire Islam et sociétés musulmanes contemporaines à l’université Harvard Divinity School.Safiyatou Diouf Ndiaye

 AU-DELÀ DE TOMBOUCTOU Erudition islamique et histoire intellectuelle en Afrique occidentale publié par  le professeur des universités O U S M A N E  O USMANE OUMAR K A N E par les bons soins du CERDIS/CODESRIA porte la signature de son auteur ,signature qui est celle d’un passeur et perceur de frontières . Le Titre original: Beyond Timbuktu. An Intellectual History of Muslim West Africa (Cambridge MA: Harvard University Press, 2016 282P

Au-delà de Tombouctou. Erudition islamique et histoire intellectuelle en Afrique occidentale Par Prof Ousmane Kane

Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
Quelle est la structure du livre ?
Quels sont les principaux débats contemporains auxquels j’essaie de contribuer ?
Quelles parties lire si on n’a pas le temps de le lire dans son intégralité ?
Je sais que je ne lis pas la majorité des livres que j’achète ?
Quels enseignements à en tirer ?
A Freetown, la capitale de la Sierra Léone, la Church Missionary Society créa le Fourah Baye College en 1827. C’était le premier collège d’enseignement en langue occidentale en Afrique de l’Ouest. Au moment de sa création, il existait déjà de nombreux centres d’érudition islamique en Afrique de l’Ouest. Sankoré est l’un des plus anciens de ces centres. Fondé au XIVe siècle à Tombouctou, Sankoré pouvait être comparé favorablement aux meilleurs centres d’enseignement du monde musulman.  Ce livre raconte l’histoire l’érudition islamique en Afrique de l’Ouest.

Pourquoi le titre Au-delà de Tombouctou ?

Parce que Tombouctou, certes, est un centre d’érudition islamique célèbre depuis des siècles. Elle est connue par ses écoles, ses archives de manuscrits rares et ses grands savants. Mais Tombouctou n’était pas unique. Ce n’était qu’un lieu d’érudition parmi tant d’autres de l’Afrique Noire. Pour citer quelques autres, il y a la ville de Djenné au Mali, la cité de Médina Baye à Kaolack, celle de Pire Saniokhor au Sénégal ou l’histoire de l’érudition a fait l’objet d’un livre écrit par le docteur Thierno Kao, Kano et Borno au Nigéria pour ne citer que quelques uns. Vous verrez qu’il n’y a pas de photo de Tombouctou dans le livre. Sur la page de couverture de l’édition anglaise il y a la photo de la mosquée de Djenne. Sur celle de l’édition française, il y a la Mosquée de Médina Baye et la photo du Cheikh Ibrahim Niasse. Dans toutes ces cités, il y a une longue et solide tradition d’érudition. Des étudiants viennent de partout dans le monde musulman pour y étudier
Je décris dans ce livre la genèse de l’érudition islamique en Afrique de l’Ouest du début jusqu’à nos jours en examinant les contextes ayant influencé la production et la dissémination du savoir islamique. En analysant l’érudition islamique dans sa profondeur, j’essaie de corriger l’idée erronée que l’Afrique sub-saharienne se situait à la périphérie du monde musulman.
Les lettrés musulmans d’Afrique de l’Ouest ont apporté une contribution décisive au savoir islamique et leurs écrits ont eu un grand impact en Afrique sub-saharienne, mais aussi au Maghreb. Ils ont mis en place un système élaboré de transmission du savoir en Afrique de l’Ouest. Ils se rendaient en Afrique du Nord et aux Lieux Saints de l’islam pour y étudier mais aussi pour enseigner, et inversement, les Arabo-berbères venaient à Tombouctou, à Médina Baye, pour enseigner, mais aussi pour étudier.
La propagation de l’érudition islamique est allée de pair avec celle de la langue arabe, qui est l’une des langues les plus usitées dans le continent africain. C’est la langue maternelle de 200 millions d’Arabes d’Afrique du Nord et la langue liturgique de plus de 250 millions d’Africains. Cette tradition d’érudition n’a pas décliné à la faveur de l’émergence de l’hégémonie occidentale. Au contraire, les lettrés musulmans se sont appropriées les systèmes pédagogiques modernes et les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour promouvoir l’érudition islamique. Malheureusement une grande partie des intellectuels non arabisants ignorent cette tradition d’érudition et le livre fournit une vue d’ensemble accessible de cette tradition d’érudition, y compris sa genèse, les métamorphoses qu’elles a subies à l’époque coloniale et son adaptation à la mondialisation.

Une brève destruction de la structure du livre

Le prologue est en partie autobiographique et j’y explique en quoi mon expérience personnelle et familiale m’ont inspiré à faire les recherches ayant abouti à la publication de ce livre.   Les quatre premiers chapitres identifient les groupes et réseaux qui sont devenus les piliers de la production, la reproduction et dissémination de ce qui constituait le savoir conventionnel islamique et dont la maîtrise conféraient la qualité de lettrés. J’y analyse également les grands débats au sein des lettrés musulmans du 16ème au 19ème siècle ; notamment l’esclavage, le jihad et la construction des états islamiques.
Les quatre derniers chapitres du livre démontrent comment le système d’éducation islamique a été affecté par le colonialisme, mais également comment ce système s’est réadapté par la création des écoles franco-arabes, des universités et facultés d’études islamiques,  et comment elle s’est renforcée à la faveur de la densification de la vie associative islamique qui a eu un impact profond sur la vision du monde des musulmans d’Afrique de l’Ouest. J’y mets également l’accent sur le rôle que les pays arabes et organisations internationales et non gouvernementales musulmanes extérieures ont joué dans le développement des institutions musulmanes en Afrique de l’Ouest au cours des 50 dernières années. J’y aborde aussi l’apparition des nouveaux courants de pensée islamiques tels que le chiite, l’islamiste. Le dernier chapitre analyse l’émergence des groupes jihadistes violents tels que Al-Qaida au Maghreb islamique, Ansaredine et MUJAO au Nord du Mai et Boko Haram au Nord du Nigéria en ce début du 21 ème siècle

Principaux débats auxquels ce livre contribue

Quels sont les débats intellectuels contemporains auxquels ce livre cherche à contribuer ? Il y en a deux en particulier
Le premier c’est l’historiographie africaine et le deuxième le cosmopolitisme.Dans ses leçons sur la philosophie de l’Histoire, le philosophe allemand Hegel avait affirmé à propos de l’Afrique noire. Je le cite
‘Les plus anciens renseignements que nous ayons sur cette partie du monde disent la même chose. L’Afrique n’a donc pas, à proprement parler, une histoire. elle ne fait pas partie du monde historique, elle ne montre ni mouvement, ni développement et ce qui s’y est passé, c’est-à-dire au Nord, relève du monde asiatique et européen. ; ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non-développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle. Fin de citation
Les historiens de l’Afrique ont prouvé que de telles affirmations n’ont aucun fondement. Ils ont démontré que de grandes civilisations se sont épanouies en Afrique au cours du dernier millénaire. Je m’inscris dans la même perspective que ces historiens en démontrant que l’Afrique de l’Ouest a une riche histoire intellectuelle qui s’est exprimée dans plusieurs langues. Contrairement à une opinion répandue, l’écriture était bien connue en Afrique sub-saharienne avant la colonisation. Certaines régions d’Afrique de l’Ouest avaient des taux d’alphabétisation très élevés. Nous en avons la preuve par les dizaines de milliers de textes écrits par les Africains de l’Ouest et qui gisent dans les collections publiques et privées de manuscrits, mais également des témoignages d’observateurs européens.     Quelques exemples

Le Baron Jacques François Roger, Gouverneur français du Sénégal de 1822 à 1827 avait écrit qu’il y avait plus de Noirs qui pouvaient lire et écrire l’arabe en 1828 que de paysans français pouvant lire le français.

Francis Moore, un employé de la Royal African Company of England, une compagnie à charte anglaise opérant en Sénégambie, avait écrit dans ses mémoires que : « dans tous les royaumes et contrées des deux rives de la Rivière Gambie, des communautés peules parlaient la langue arabe » et « que d’une manière générale, elles connaissaient mieux la langue arabe que les Européens ne connaissaient le latin, même si elles parlaient également une langue vulgaire dénommée Pholey ».
D’autres explorateurs, avant et après Moore, y compris Ibn Battouta au XIVe siècle, Léon l’Africain au XVe siècle, l’explorateur européen Mungo Park au XVIIIe siècle, et beaucoup d’autres au XIXe siècle, ont témoigné de la vitalité de l’érudition islamique en Afrique de l’Ouest bien avant l’invasion coloniale de la n du XIXe siècle. Selon l’explorateur français René Caillé qui a visité Tombouctou au début du XIXe siècle : « tous les nègres de Tombouctou pouvaient lire le Coran et le connaissaient même par cœur ».
L’écriture de l’histoire africaine après l’indépendance, a privilégié trois types de sources : les sources coloniales en langues occidentales, la tradition orale et l’archéologie. Ce livre identifie une quatrième catégorie de sources : les écrits en langue arabe et en Ajami (les langues africaines transcrites avec le caractère arabe). L’écriture arabe a une histoire de huit siècles et les lettrés musulmans africains citent dans leurs écrits des auteurs de Turquie, de l’Inde, de l’Afrique de l’Ouest, de la Perse, de l’Andalousie musulmane. Ce qui constitue autant de preuves qu’ils participaient à un réseau mondial d’échanges intellectuels.
En outre, si les Européens depuis Hegel considéraient le Sahara comme une énorme barrière séparant l’Afrique du Nord, les réseaux politiques, économiques et scolastiques documentés dans ce livre sont centrés autour du Sahara et démontrent comment les habitants les Africains et Arabo-Berbères se sont servis du désert comme un pont pour construire de larges réseaux régionaux.  Au cours du deuxième millénaire, les Africains noirs et les Arabo- Berbères ont entretenu des contacts soutenus. Comme le prouvent l’invasion marocaine ayant détruit l’Empire Songhay et la non moins infâme traite orientale des esclaves, leurs relations ont parfois été violentes. Mais, elles ont aussi été mutuellement bénéfiques par le biais d’échanges matrimoniaux, commerciaux, diplomatiques, et surtout des relations spirituelles et intellectuelles. Néanmoins, ces échanges intellectuels demeurent l’aspect le moins étudié des relations entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne, et cette négligence résulte de l’organisation académique de l’étude de l’Afrique en Occident. D’une part, les universités occidentales ont conçu l’Afrique du Nord (Maroc, Libye, Tunisie, Algérie, et Egypte) comme une aire culturelle distincte appartenant à un ensemble dénommé Moyen-Orient-Afrique du Nord et étudié dans le cadre d’une spécialisation désignée comme telle (Etude du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord). D’autre part, elles ont confiné l’étude du sud du Sahara, considéré comme l’Afrique au sens propre du terme, dans le cadre de l’africanisme ou des études africaines. Cette division du travail ignore le fait que la langue arabe, comme langue maternelle ou de liturgie, tout comme la culture arabe ont été et demeurent des liens puissants unissant des centaines de millions de musulmans du Maghreb, du Sahara et de l’Afrique sub-saharienne.
Le deuxième débat auquel ce livre contribue est celui sur le cosmopolitisme. L’Afrique noire tend à être représentée aussi bien dans le discours académique que dans l’imaginaire populaire comme un univers de tribus antagoniques. Un des grands défis de la construction nationale, selon une telle perception, est de créer un commun vouloir de vie commune au sein des différentes tribus séparées par les frontières coloniales et postcoloniales. Ce métarécit a tellement été ressassé qu’il est devenu, sinon parole d’évangile, du moins la lecture dominante. J’affirme que de nombreux peuples ouest-africains se sentant liés par une communauté de destin, ont su, dans le passé comme dans le présent, transcender leurs particularités pour réaliser des objectifs communs. La très ancienne tradition intellectuelle islamique, à laquelle des Africains de races et d’ethnicités diverses ont contribué, constitue une illustration achevée de cette réalité. Cette tradition a toutefois été occultée par le discours hégémonique occidental du siècle dernier. En inventant l’Afrique comme continent d’oralité, ce discours passe sous silence sa tradition littéraire.
En 2013, tous ceux qui suivaient l’actualité africaine avaient appris qu’à Tombouctou, lieu d’érudition islamique célèbre où sont préservés des milliers de manuscrits, de nombreux écrits avaient été détruits par les islamistes lors de la contre-offensive française visant à stopper leur expansion. Mais très peu de gens savent que Tombouctou n’était qu’un lieu d’érudition précolonial parmi tant d’autres en Afrique de l’Ouest. L’objectif de ce livre est de corriger la perception de l’Afrique noire comme continent d’oralité essentiellement.
J’y analyse la genèse et la transformation de l’érudition islamique du XVIe siècle au XXIe siècle en passant par la période coloniale. Je mets l’accent sur la contribution des lettrés musulmans à la production et la transmission du savoir et aux processus de transformation sociétale et de construction étatique. Je réfute l’idée d’un ordre épistémologique occidental dominant en Afrique de l’Ouest postcoloniale et j’argue qu’aucune étude de l’histoire de l’éducation ou de la production du savoir en Afrique de l’Ouest ne saurait être complète si elle ne tient pas compte de cette tradition intellectuelle.
Quelles parties lire si on n’a pas le temps de lire tout le livre

J’espère qu’une personne qui feuillette ce livre dans une libraire, ou qui obtient une copie sans avoir le temps de le lire dans son intégralité, lira juste les épigraphes du prologue, des neuf chapitres et de l’épilogue car ces épigraphes car elles illustrent une idée maîtresse du livre, ou j’évoque soit une opinion erronée sur l’Afrique que j’essaie de corriger.

Par exemple dans l’épigraphe de l’épilogue, je cite Kwame Nkrumah, qui dans son discours Flowers of Learning, prononcé lors de sa nomination comme chancelier de l’Université du Ghana se lamentait la destruction des centres d’érudition africains par les envahisseurs étrangers. En effet en 1591, une expédition marocaine de milliers de soldats munie d’armes à feu avait attaqué l’Empire Songhay, donc Tombouctou faisait partie. Les troupes marocaines confisquèrent de milliers de manuscrits qui sont toujours au Maroc. Ils exilèrent `des éminents savants de Tombouctou qui moururent tous au Maroc, excepté Ahmad Baba al-Timbukti, qui était l’un des plus grands savants du Monde musulman du 16ème siècle dont la vie, l’œuvre et l’impact en Afrique du Nord est analysé dans ce livre. Trois siècles après l’invasion marocaine, les troupes de colonisation française dirigée par le commandant Archinard attaquent et vainquent l’Etat omarien et confisque les milliers de manuscrits qui constituaient sa bibliothèque pour les loger à la Bibliothèque nationale de France où ils sont toujours préservés sous le titre de fond Archinard.  En 2013, lors de la contre offensive visant à libérer le Nord du Mali de l’occupation des islamiques, ces derniers brulèrent et volèrent plus de 4 milles manuscrits ainsi que les disques durs d’ordinateurs ou des manuscrits avaient été digitalisés.

Quels sont les enseignements à tirer de ce livre?

Conclusion

En 1964, l’intellectuel nigérien Abdou Moumouni, parrain de la première université du Niger indépendant, avait publié un ouvrage faisant le point sur l’éducation en Afrique identifiant ses forces et ses faiblesses. Il affirmait en conclusion de son livre que la réforme du système éducatif en Afrique est une priorité. Un demi- siècle après la publication de l’ouvrage de Moumouni, la production du savoir reste fragmentée en Afrique noire, et le système éducatif actuel n’est toujours pas en mesure d’intégrer pleinement les différentes traditions intellectuelles. Certes, ce n’est pas l’Afrique Noire seulement qui est affectée négativement par la fragmentation du champ scientifique. La fragmentation du savoir était le sujet du premier rapport mondial sur les sciences sociales (ISSS-UNESCO) de 2010. Parmi les problèmes que posent l’accumulation, la transmission et l’usage de la connaissance dans différentes sociétés, le Rapport cite notamment les inégalités et asymétries comme facteurs fondamentaux. L’Afrique de l’Ouest, sans nul doute, est confronté à ces problèmes. Le fossé séparant europhones et non europhones, et particulièrement les arabophones, doit être comblé pour rendre lisible l’héritage intellectuel du continent et bâtir de solides bases pour l’éducation du troisième millénaire.

Quelques commentaires sur l’ouvrage de  Ousmane Oumar Kane, 2017: Au-delà de Tombouctou: érudition islamique et histoire intellectuelle en Afrique occidentale Dakar: CERDIS & CODESRIA, 270 pages Par Ebrima Sall,Ancien Secrétaire executive du CODESRIA

Je voudrais tout d’abord saluer les éminentes personnalités ici présentes, et féliciter le Professeur  Ousmane Kane pour cette œuvre monumentale, d’abord publier en 2016 en Anglais par Harvard Université Press, l’une des maisons d’édition les plus prestigieuses ou il n’est pas donne a tout le monde d’y être publie.
Le livre a été traduit et publie en Français par la maison d’édition que le Professeur Kane lui-même créée, en collaboration avec le CODESRIA. Nous avons eu le plaisir de lancer l’édition anglaise au CODESRIA au début de cette année, et c’est avec joie que nous lançons l’édition française ici au WARC, juste un an après la parution de l’édition anglaise. On doit féliciter Ousmane Kane pour cela également.

Ousmane Kane a encore fait la prévue, à travers ce livre, qu’il  est assurément un très grande intellectuel.

Le livre est le fruit de recherches très fouillées et d’une réflexion de très haut niveau sur non seulement sur l’histoire de l’érudition en l’Afrique de l’Ouest, mais également sur les grands débats dans lesquels les sciences humaines et sociales sont engagées.
Il montre bien l’importance de reconnaitre et de faire connaitre l’existence des traditions intellectuelles extrêmement riches en Afrique et dans d’autres régions du monde en dehors de l’Occident; L’Afrique a des traditions intellectuelles très anciennes. Souvent présentée comme le continent de l’oralité, mais on voit bien à travers cet ouvrage que l’Afrique est également une histoire très ancienne d’écriture. La prévue de cela était déjà dans les écrits très anciens, comme les hiéroglyphes égyptiens et les documents conserves a la Grande Bibliothèque d’Alexandrie. C’est également le cas des manuscrits de Tombouctou, que l’on commence à déchiffrer pour en faire ressortir le contenu très riches, couvrant une très large variété de thèmes et de domaines, aussi bien religieux que politique, juridiques, économique, environnemental, etc.
La semaine dernière, j’ai participé à une Conférence mondiale sur les humanités qui s’est tenue à Liège, en Belgique, et elle a été organisée par l’Unesco. A cette conférence il a été question beaucoup de la nécessité d’apprécier le rôle que les humanités jouent dans le monde et de faire comprendre aux décideurs et a tout le monde que face aux crises et au mutations rapides que vit notre monde, seules les humanités peuvent permettre à nos pays et a la communauté internationale de préserver la paix, l’éthique, et les valeurs universelles de tolérance, de progrès, de démocratie, de justice, de solidarité, et d’équité que nous partageons.
Le panel auquel j’ai pris part portait sur la décolonisation des humanités. Or, Ousmane Kane est l’un des premiers à démontrer qu’en dehors de ce que Valentin Mudimbe appelle la ‘bibliothèque colonial’, il y bien d’autres bibliothèques notamment la bibliothèque musulmane. Et en dehors de la modernité occidentale, il a également été démontré que d’autres modernités existent, notamment ce qu’il appelé une modernité musulmane, une question sur laquelle Ousmane a également écrit un très bon ouvrage, intitule Muslim Modernity in Northern Nigeria.
Le livre que nous présentons ici aujourd’hui est tellement riche qu’il est difficile d’en faire un résumé. Je vais donc lister juste quelques-uns des thèmes et questions qui me semblent en font un MUST pour les historiens, les sociologies, les politologues, et les spécialistes des questions religieuses.
Puisque, comme le titre le montre, il nous invite à regarder ‘Au-delà de Tombouctou’, il faut d’abord voir ce qu’il dit de Tombouctou même:
– Tombouctou était un centre d’érudition de très haut niveau, bien connu des milieux intellectuels de son temps, et très bien fréquenté par les grands intellectuels et par des milliers et des milliers d’apprenants; l’Université Sankore était une des institutions phares de Tombouctou.
Tombouctou était, et est encore la ville des manuscrits arabes et ajamis;  des dizaines de milliers de manuscrits, qui se trouvent dans des grandes bibliothèques, telle que celle de ce qui s’appelle maintenant l’Institut Ahmed Baba, mais également dans des collections privées, familiales; or, ces manuscrits font aujourd’hui l’objet d’un trafic illicite qu’il faut arrêter;
Les thèmes abordés dans les manuscrits sont d’une très grande variété: le coran en plusieurs versions (arabe, ajami…), styles et types d’écriture, etc.; les traditions prophétiques; le droit musulman; la jurisprudence; la philosophie; l’histoire; les questions environnementales, la résolution de conflits; le déchiffrage des manuscrits est donc une nécessité, car sans cela on passera a cote de réflexions et des débats important qui peuvent nous éclairer sur notre histoire et sur beaucoup de questions très actuelles.
L’économie politique de l’érudition islamique–de Tombouctou, qui était une ville prospère, un hub commercial qui était relie à beaucoup d’autres villes.

Une cartographie des sources—des sites intellectuels—manuscrits.

Tombouctou n’était pas une exception: il y a bien d’autres centres d’érudition; Pire au Sénégal, Oualata en Mauritanie, Salaga dans le nord du Ghana, Sokoto au Nigeria, etc. sont parmi les exemples qu’on peut citer. L’ouvrage fait une très bonne cartographie des centres et sites, et les présente également comme des sources importantes.
On peut d’ailleurs parler de ‘La Route Africaine de l’Encre’, comme le fait le Professeur Viera Pawlikova-Vilhanova de l’Institute of Oriental and African Studies, Slovak Academy of Sciences, dans l’avant-propos d’un ouvrage intitule Le Temps des Oulémas, récemment publie par les Presses Universitaires de l’Université Abdou Moumouni du Niger. Car les mouvements des intellectuels, des écrits, et d’idées entre ces sites étaient très importants;
Ousmane présente les systèmes d’éducation islamique et d’enseignement—du niveau basic, jusqu’au niveau supérieur, et les principales institutions—y compris la  pédagogie, les systèmes d’évaluation, les programmes d’études et les curricula, et les principaux  ouvrages qui étaient étudiés, et la mode de transmission de savoirs qui faisaient souvent la Junction entre l’écriture et l’oralité.
La vie intellectuelle et religieuse à Tombouctou et dans les autres centres d’érudition participaient à la construction d’un ‘espace islamique de sens (’Islamic space of meaning’).
La question de place de l’Islam et des intellectuels arabisants dans la sphère public postcoloniale est également abordée, et il montre comment cette place à évolué, notamment avec la formation de partis politiques d’inspiration islamique et l’élection de députés a l’Assemblée nationale sénégalaise issues de ces partis.

Les relations entre arabophones et ‘europhones’

Il présente les grands débats entres les intellectuels à Tombouctou et ailleurs, qui portaient sur les questions telle que la race (l’origine et la signification du noire), l’esclavage; le jihad (ce quoi, quand le faut-il, comment le faire? etc.). ce débats opposait des grandes figures du monde musulman, allant d’Ahmed Baba, a Umar Foutiyu Tall, en passant par Uthman Dan Fodio.
On voit bien qu’il existait une véritable culture du livre en Afrique de l’Ouest, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain
Une des choses qui me semblent très importantes que montre le livre ce sont les réseaux auxquels les institutions d’enseignement sont liées: les relations  Est-Ouest entres institutions d’enseignement étaient des relations de fortes dépendance: – L’Arabie Saoudite, la Libye, l’Iran finançaient, et déterminaient les programmes des institutions. Les relations entre institutions basées en Afrique sont restées faibles  L’impact du colonialisme sur tout ce système a été très fort, car l’introduction d’institutions modelées sur celle de l’Occident a fait éclipser les institutions et les savoirs non-europhones, dont les institutions islamiques d’enseignement.
Cependant, le system a beaucoup évolué, notamment avec la libéralisation du secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur. On a vu naitre plusieurs universités islamiques privées dont certaines essaient de devenir des ‘liberal arts colleges ‘ musulmanes, a l’image des liberals arts colleges des Etats-Unis—l’enseignement dispense n’es pas seulement religieux, il est également professionnel et séculaire. D’ailleurs certaines universités cherchent à se faire reconnaitre par le CAMES.  D’un autre cote, les grandes universités dites ‘modernes’ ont également ouvert des départements d’Arabe et d’études islamiques. Il y a donc un rapprochement qui se fait.

Un autre facteur important dans  l’évolution du système c’est la révolution des TIC

Cependant, ce qui est restée un grand acquis de Tombouctou et de certains centres et familles religieuses Ouest-africaine est l’intégration inter-ethnique, et le multiculturalisme, la solidarité et la paix qui en sont le résultat. On peut même parler d’intégration régionale.  Ousmane Kane en fait l’illustration à travers sa propre famille—de la famille Niass à Kaolack, très cosmopolite, et son extension internationale

Le livre aborde également des questions d’actualité telle que celle du terrorisme, à travers l’exemple de Boko Haram et celle d’AQMI, et il fait l’historique de ces mouvements et montre leur origines et fondements doctrinaires.

S’il y a une question qui aurait mérité une plus grande place dans le livre c’est la question du genre et la place et le rôle des femmes dans l’histoire de l’érudition islamique.  Le rôle des femmes dans ce domaine a été très important : Saydatuna Aicha RA est la fondatrice de ce qu’est devenue l’Université Islamique de Médine; Fatima Firhi est la fondatrice de la plus ancienne université d’Afrique, l’université de Qarawiyine à Fez au Maroc; fondée en 859, Qarawiyine délivre encore des diplômes. Plus près de nous, on peut citer les cas de  Nana Asmau, Sayda Mariyam Niass, Sayda Rokhaya Niass, et bien d’autres grandes figures…  J’ai eu l’occasion de lui faire la Remarque, car il m’a fait honneur de me faire lire le manuscrit avant sa publication; mais c’était un peu trop tard d’aborder cet aspect-là dans le livre, compte tenu du travail que cela nécessiterait.
En conclusion, je dirais encore félicitations au Professeur Ousmane Oumar Kane. Il a non seulement fait une très grande contribution

AU-DELÀ DE TOMBOUCTOU Erudition islamique et histoire intellectuelle en Afrique occidentale publié par  le professeur des universités O U S M A N E  O USMANE OUMAR K A N E

Par Ibrahim Diop,Professeur Titulaire FASTEF

Le Prof. Kane étudie un espace culturel, politique, religieux et civilisationnel qui est pour le monde arabo musulman, ce que jadis l’Ethiopie, plus précisément l’Abyssinie, fut pour le monde gréco- romain, puis judéo chrétien, c’est-à-dire un espace d’échanges et de contacts qui lient l’Afrique Noire au reste du monde. L’érudition, née dans cet espace qui a fondé une foi religieuse universelle, en façonnant l’universel de l’Islam à partir du local de sa culture.

Goethe a une fois parlé de l’islam  en ces termes :

« Si l’islam veut dire : soumis à Dieu, nous vivons et mourrons tous en islam ».
Le philosophe allemand souligne ici la perspective universaliste de l’Islam,  en faisant la distinction entre universalité et uniformisation, et c’est ce qu’il explique d’ailleurs dans » Maximes et réflexions » :
Le particulier est éternellement soumis à l’Universel : l’universel doit éternellement s’incliner devant le particulier.

La portée du livre du Professeur Kane est qu’il reconstitue l’universel d’une érudition en Islam du Sahel à à partir de son enracinement local.

Subséquemment à cela, je pense  que l’au-delà de Tombouctou, le titre du livre, tout en traduisant le raffinement intellectuel de son auteur, est un programme vaste et immense.  Francophone, anglophone et Arabophone tout à fait achevé, le professeur Kane connait les études islamiques de France, du monde anglophone et du monde arabe, Il maitrise ces trois langes, et ce que le public ne sait pas encore, il lit et s’exprime à l’aise en allemand, il connait fréquente les spécialistes des études islamiques du monde germanique et je voudrais citer un d’entre eux : Rüdiger Seesemann: The Divine Flood: Ibrahim Niasse and the Roots of a Twentieth-Century. Sufi Revival. New York Oxford University Press 2011 qui est l’ouvrage d‘une thèse habilitation allemande: Nach der «Flut»: Ibrâhîm Niasse (1900-1975), Sufik und Gesellschaft in Westafrika . Habilitation Bayreuth University, 2004. Le même a publié Ahmadu Bamba und die Entstehung der Murîdîya paru à  Berlin chez Klaus Schwarz Verlag 1993 ou Between Sufism and Islamism: The Tijâniyya and Islamist rule in the Sudan. Princeton Papers. Interdisciplinary Journal for Middle Eastern Studies 15 Sufism and Politics: (eds.) Paul Heck), 2006  Les études islamiques et la tradition orientaliste en Allemagne méritent d’etre mieux connues au Sénégal . J’en veux deux illustrations : Seesmann dans sa monographie retrace l’apport intellectuel de la Murrdiyya qu’un islamologue algérien Ismael al Arabi  a essayé d’atténuer Le même a mis en exergue l’existence d’une diplomatie religieuse dans la tidainia sénégalaise, dont la famille de Kane est un pilier essentiel,

Le professeur Kane est passeur et perceur de frontières, sur trois plans

1er   le prof  livre dans toute sa splendeur l’histoire de l‘érudition intellectuelle d’une région de l’Afrique qui a fondé une histoire religieuse faite de controverses, façonnée par la culture da la controverse, un terroir de médiation et enfin de convivialité intellectuelle même marquée par l’âpreté s’il le faut, cette tradition a pu se mener aussi dans la tempérance. Je voudrais citer les propos d’un chercheur que le professeur Kane  connait bien, Ali Mazrui, Kane cite en effet le livre- film de Mazrui The triple heritage. Mazrui parle d’un œcuménisme abrahamique en Islam d’Afrique dit ceci :
Relations between Islam and Christianity can be conflictual and they currently seem to be in parts of the Nile Valley or competitive as they seem to be in East Africa or ecumenical as the have often been in countries like Senegal and Tanzania. Christianity and Islam are in an ecumenical relationship when they appear to accept each other as a divergent path towards a convergent truth- different means towards shared ultimate end. Minimally, the ecumenical spirit is a spirit of ‘Live and Let Live’ Maximally, the ecumenical spirit is a spirit of interfaith cooperation. Whether it is conflict, competition, or ecumenicalism, it is a matter determined by three other forces- the import of doctrine, the sociological balance in a given society, and the legacy of history in that particular society.
Legacy of history :l’histoire recupère toujours es doits .

Kane exhume un héritage, qui constitue un antidote à l’identitarisme. L’Afrique est plurielle et le continent par excellence de la très grande diversité.

2ème :La deuxième idée qui exemplifie le fait que notre collègue soit à mes yeux passeur et perceur de frontière est la suivante.
Le professeur Kane poursuit un legs familial, éclaire une trajectoire familiale, celle d’une famille d’érudits- celle du Cheikh el Ibrahima Niasse qu’il met au bénéfice de la recherche scientifique. Il perce ainsi une autre frontière, l’interface entre le biographique et la recherche scientifique. Pour qui connait l’entremise de son grand père dans la gestion des conflits interconfessionnels au Nigeria ou de sa Mama dans l’éducation religieuse au Sénégal et au service des couches sociales vulnérables, il est important de le lire le sens de ce livre et son héritage dans le contexte de la destruction de la raison religieuse par la folie meurtrière dans le Sahel actuel.
La troisième idée qui me fait dire que la publication de ce livre perce les frontières est celle- ci -et je tiens à la souligner : grâce à la version française, le Professeur Kane permet aux francophones un accès à la rive d’une autre frontière, celles des langues. Nous autres avons intérêt à tirer la leçon sur le fait que les publications des travaux scientifiques les plus méritants sont en  langue anglaise et ce faisant nous libérer du jacobinisme linguistique.
J’en viens à ma lecture du livre : Mes collègues ont largement développé des arguments de très grande rigueur sur la qualité scientifique du livre. L’auteur et le public vont échanger sur toutes ces questions.
Mon regard, celui d’un historien des idées est le suivant : comment peut-on parlé de l’essence ou de linéaments d’une philosophie de la religion dans l’espace intellectuel qu’il étudie ? Qu’elle place peut-elle ré-occuper  dans notre modernité en cours de construction? Une philosophie de la religion est une part constitutive dans la philosophie de l’histoire. La laïcité jacobine dans sa version tropicale a tout un intérêt à le savoir et le transmettre dans la diversité et le respect des différences.

Ce n’est pas un hasard si les premières phrases de Kane font parler Nkrumah :

Si l’université de Sankoré n’avait pas été détruite, si le professeur Ahmad Baba, auteur de 40 ouvrages d’histoire n’avait pas vu son œuvre et son université détruites, si l’université de Sankoré, telle qu’elle était en 1591, avait survécu aux ravages des invasions étrangères, l’histoire académique et culturelle de l’Afrique aurait été différente de ce qu’elle est aujourd’hui.
Nkrumah cite deux Africains dans sa construction d’une philosophie de l’Histoire : Anton Wilhem Amo son compatriote Ashanti, premier philosophe noir dans une Université allemande de l’époque de Kant et Ahmad Baba al Timbouctou tous les deux ont en partage la captivité et nous ont laissé deux ouvrages : Entretiens avec les habitants de Taoût pour l’érudit de Tombouctou et De jure de more (Du Droit des Maures (noirs) pour le philosophe Ashanti.

Alors nous y sommes !

Je voudrais retenir de la philosophie de la religion dans l’étude du Professeur Kane plusieurs thèmes : la Conscience de l’histoire, la conscience religieuse et la conscience de soi. L’importance d’un livre est multiple, pour moi le plus important  est son utilité du moment.  Et dans ce sens l’impact de cette publication sur le présent s’articule autour des points suivants que je vais essayer de résumer. En faisant référence à la Conscience de l’histoire, la conscience religieuse et la conscience de soi,

je veux dans cette matrice retenir sept pistes de réflexion :

1-L’histoire et la permanence d’une théologie politique en Islam du Sahel,
2-L’histoire académique, scolaire et pédagogique de la transmission des savoirs fut interrompue par l’implantation d’un autre modèle de transmission des savoirs, celui du type proto et postcolonial, qui a contribué à la rendre archaïque ;
3-Cette déconstruction a cimenté l’existence et le développement de deux élites séparées, fait qui a laissé apparaitre deux sociétés parallèles ;
4-L’occidentalisation et l’islamisation des sociétés africaines ont provoqué deux temporalités, des pluralités conflictuelles, elles -mêmes jusqu’à nos jours non résolues ;
5-L’histoire de l’Afrique n’est pas qu’orale elle est aussi écrite. Cette idée longtemps défendue et qui eut son travers africain, un romantisme dans notre historiographie que le recteur Thioub appelle identités chromatiques,  doit être corrigée et relativisée
6-Si l’oralité de la culture africaine du sahel a pu être si importante, c’est qu’aucun de deux systèmes en situation de conflictualité n’a pa avoir un prolongement étatique , national et populaire de façon soutenue et permanente
7-Connaitre cette chaine de causalité, c’est déchiffrer une part essentielle qui explique un retard de l’Afrique, sa part dans l’économie du savoir d’une part et la construction du cadre théorique de sa modernité.
Deux pays ont construit le cadre théorique de leur culture économique à partir de la culture progressiste de leur histoire religieuse : le Japon et l’Allemagne. Dans les deux cas, il ne s’agissait pas de restauration ; Le protestantisme allemand  a pu propulser selon Weber construire la capitalisme allemand, le piétisme luthérien fondé une charpente d’une éthique publique.  Le luthéranisme a eu une ^part essentielle dans l’historiographe allemande et la constitution de l’Etat allemand, par sa version prussienne.
Mon propos n’étant pas de développer ces six thèses : la cadre et mon rôle ne l’étant pas ; par contre, je voudrais dans le sens d’un regard vers l’au-delà de Tombouctou livrer et terminer mes réflexions sur une question qui porte sur la philosophie de l’histoire dont je situe l’impact dans sa contribution au service de la révision de l’historiographie africaine en cours.

Je dois être bref et mon idée est la suivante :

De Leibniz à Hegel et même au-delà, la géographie a colonisé l’histoire, la philosophie d’histoire étant plus complexe, la géophilosophie n’étant pas la philosophie de l’histoire, la justification rationnelle de la première qui a prévalu sur les droits de la seconde a consolidé ce que Marc Crépon a appelé les géographies de l’esprit.
C’est sous ce rapport que je veux souligner l’importance du livre du professeur Kane, en mettant l’accent sur le chapitre 1 de son livre qui traite de la géopolitique des sources. En rapport avec l’idée que je viens de développer tantôt, je voudrais citer ce passage du chapitre 1 :
La recherche sur l’érudition en Afrique de l’Ouest est très avancée et les sources disponibles nous permettent de documenter l’histoire de cette érudition, à commencer par son émergence et son économie politique.
Dans le chapitre II intitulé Genèse et économie politique de l’érudition islamique, le professeur Kane nous livre une érudition en langues africaines. Nous avons ici un legs dont l’impact sur notre présent est immense, intégrateur et réformateur. Sa prise en compte garantit notre passage vers une modernité assurée et une voie souveraine d’un développement harmonieux. Nous avons un outil précieux de recomposition intellectuelle de notre politique de formation

Rumeur sur la dévaluation en zone franc:les réserves de l’Uemoa et de la Cemac se sont « stabilisées », rassure le FMI

APA-Abidjan (Côte d’Ivoire) Les réserves de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) se sont « stabilisées », a dit mercredi à Abidjan le nouveau représentant du FMI en Côte d’Ivoire, le Franco-espagnol José Gi Jon, réfutant la thèse d’une dévaluation actuelle du franc CFA dans ces deux zones économiques.
M. Gi Jon qui s’exprimait à l’issue d’une audience à la Primature, a indiqué aux médias que « sur la question de la zone Cemac, c’est vrai qu’elle a connu une forte baisse des réserves, mais ceci s’est stabilisé depuis longtemps ».
Cette stabilisation « a été en grande partie soutenue par des programmes conjoints entre le FMI et plusieurs bailleurs internationaux et les pays de la Cemac », a-t-il dit, estimant que « la rumeur de la dévaluation pourrait être dans cette mesure pas fondée ».

« Concernant la contagion aux autres régions, il ne devrait pas avoir un rapport », a-t-il poursuivi. M. Gi Jon a souligné que « l’Uemoa se porte bien » et les réserves, bien qu’elles « ont baissé légèrement, se sont récupérées ».

M. Gi Jon a par ailleurs relevé que « toutes les analyses qui sont faites au niveau régional indiquent que le niveau de fonds est correct et est en accord avec les fondamentaux économiques », ajoutant « on ne voit pas pourquoi ce qui se passe dans la zone Cemac va avoir des répercussions sur la zone Uemoa ».PIG/ap/ls/APA

Facilitation des transports et transit routier inter-état : Les acteurs déplorent « les nombreuses tracasseries »

http://www.lesoleil.sn/ Le Comité national de facilitation des transports et transit routier Inter-état a organisé, hier, un atelier de restitution des rapports de 2015, 2016 et celui du premier trimestre 2017 de l’Observatoire des pratiques anormales (Opa). Il est ainsi recommandé aux autorités de veiller à diminuer le nombre de postes de contrôles installés et de lutter contre les nombreuses tracasseries irrégulières notées dans le corridor.
Dans la mise en œuvre du programme régional de facilitation des transports et transit routier en Afrique de l’ouest, le rapport annuel 2016 de l’Observatoire des pratiques anormales (Opa) publié, hier, a ressorti, de manière globale, une persistance du nombre de postes de contrôle routier, des perceptions illicites et des retards induits. Ainsi, les tracasseries routières, par les coûts logistiques et retards qu’elles induisent, constituent une entrave à la compétitivité économique des pays de l’Uemoa dans l’échiquier du commerce mondial. Selon Cheikh Oumar Gaye, directeur des transports routiers «il ressort des enquêtes menées par l’Opa que le gouvernement du Sénégal ne cesse de déployer des moyens dans la sensibilisation des acteurs et la réduction des points de contrôle pour davantage réduire les tracasseries routières ». Ces résultats positifs par rapport aux autres pays restent, cependant, à améliorer compte tenu des normes communautaires qui fixent à trois le nombre de postes de contrôle tout au long du corridor et surtout relativement aux résultats non fameux enregistrés au premier trimestre, a-t-il dit.
Selon M. Gaye, de manière globale, le Sénégal présente des résultats satisfaisants en comparaison avec les pays de l’Union mais il devrait accroître les moyens et mesures pour maintenir la courbe d’évolution dans sa phase ascendante. En effet, malgré les efforts déployés, les résultats restent moins positifs par rapport à 2015. Après lecture du rapport, les organisateurs invitent au respect des règles et textes édictés dans la sous-région. Il est demandé aux autorités des différents pays concernés de veiller à identifier les pratiques anormales ce qui permettrait d’améliorer la compétitivité des routes.
L’amélioration de la libre circulation des personnes et des biens est fortement recommandée. Beaucoup de tracasseries sont ainsi notées dans le corridor. Ces désagréments induisent des retards dans les performances économiques de la sous-région. Ils viennent retarder les échanges qui ont cours au sein de l’espace sous-régional, regrette Aly Mboup, point focal de la rencontre. Il invite les autorités à instaurer une bonne gouvernance routière dans les principaux axes de l’Afrique de l’ouest afin de faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Selon les chiffres publiés, hier, en 2015, 4 postes de contrôle étaient installés sur 100 km et 2 postes sur 100 km parcourus au Sénégal. En 2017, il est noté 6 postes sur 100 km parcourus à Burkina, 5 sur la même distance au Mali et 4 postes de contrôle sur 100 km parcourus au Sénégal. En ce qui concerne les perceptions illicites en 2015, c’est le Mali qui se classe en premier suivi du Niger vient ensuite le Burkina. Les perceptions illicites restent moins importantes au Sénégal et au Togo, rapporte le rapport.Oumar BA

CEDEAO : Les échanges commerciaux intra-communautaires ont atteint un volume de 15 milliards de dollars en 2016

http://www.lactuacho.com/ Le Président de la Commission de la CEDEAO a révélé hier 16 aout 2017 que le volume des échanges commerciaux intra-communautaires a atteint 15 milliards de dollars en 2016, en signalant toutefois que les échanges des pays ouest-africains entre eux sont quatre fois moins élevés qu’avec l’Europe.
Soulignant la nécessité d’établir un juste équilibre, Marcel de Souza s’est félicité de l’assistance au développement apportée par le Danemark, qui couvre des programmes liés au développement des infrastructures, à la prévention et au règlement des conflits, au renforcement des capacités, à la bonne gouvernance et à la démocratie.
“Cette coopération avec le Danemark est l’une des meilleures que nous entretenons avec l’hémisphère nord. Ensemble, nous devons trouver une solution à la migration clandestine en nous attaquant à la racine du problème, notamment aux facteurs d’attraction. La situation économique favorise l’inflation et la montée du terrorisme. Nous devons sensibiliser nos femmes et aussi nos hommes aux responsabilités liées à la procréation” a-t-il ajouté.

 Monnaie et crédit : Hausse de avoirs extérieurs nets

http://www.lejecos.com A fin avril 2017, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressortir une expansion de la masse monétaire, reflétant l’augmentation des actifs extérieurs nets et le renforcement de l’encours des créances intérieures sur la période sous revue.
Selon le Point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) du mois de  Juin 2017, les recettes budgétaires ont progressé de 33,5 milliards (+3,5%), sous l’effet, essentiellement, des recettes fiscales, en hausse de 24,5 milliards, comparativement au premier semestre de l’année 2016.
Cette situation traduit le bon comportement de l’impôt sur les sociétés (+14 milliards), de la TVA à l’import (+31,6 milliards), des droits de porte (+15,1 milliards) et de la TVA intérieure (+6,9 milliards). Les performances observées ont été, toutefois, atténuées par la faiblesse du recouvrement du FSIPP (- 61,1 milliards en glissement annuel), conséquence du maintien des prix à la pompe dans un contexte de hausse des cours du baril. Pathé TOURE

Masse monétaire ; Hausse de 55 milliards à fin avril

http://www.lejecos.com La masse monétaire a progressé de 55,8 milliards, en variation mensuelle, pour atteindre 4239,1 milliards, à fin avril 2017.
Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables (1938,1 milliards) qui ont augmenté de 59,7 milliards. Pour sa part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a baissé de 11,8 milliards sur la période pour se situer à 962,5 milliards, à fin avril 2017. S’agissant des autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils sont ressortis à 1338,4 milliards, en hausse de 7,8 milliards entre fin mars et fin avril 2017. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 331,5 milliards ou 8,5%, à fin avril 2017. Sur un autre point, les dépenses totales et prêts nets, ont légèrement progressé, passant de 1245,1 milliards à 1248,1 milliards sur un an, soit une augmentation de 3,0 milliards (+0,2%).
Selon la DPEE, cette situation traduit le bon niveau d’exécution des dépenses d’investissement, atténué par un repli des dépenses courantes. En effet, sur les six (06) premiers mois de l’année 2017, les dépenses en capital sont évaluées à 490,3 milliards, soit une progression de 25,7 milliards, traduisant l’augmentation des investissements financés sur ressources extérieures (+36,0 milliards) qui sont évalués à 255,0 milliards. Pathé TOURE

BRVM : 1,32 milliard de transactions à la clôture clôture

http://www.lejecos.com La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a clôturé sa séance du mercredi 16 août 2017 en hausse pour le BRVM 10 et en baisse pour le BRVM Composite selon le bulletin officiel de la cote.
L’indice BRVM 10 est passé de 224,96 à 224,51 points, soit un repli de 0,20 %. L’indice BRVM Composite, pour sa part, a cédé 0,15 % à 251,20 points contre 251,58 points précédemment.
La valeur des transactions s’est établie à 1,32 milliard de FCFA contre 285,35 millions de FCFA le lundi dernier.
La capitalisation boursière du marché des actions se chiffre à 6 442,09 milliards de FCFA. Celle du marché obligataire s’élève à 2 846 milliards de FCFA.
Le titre le plus actif en volume est ETI TG avec 177 661 actions échangées. Le titre le plus actif en valeur est SONATEL SN avec 290,55 millions de FCFA de transactions. Oumar Nourou

BNDE:L’état prend l’option de se séparer de Yérim Sow en lui payant un ticket de sortie de 5 milliards de fcfa

http://confidentielafrique.com Actionnaire à hauteur de 32% dans le tour de table de la BNDE ( Banque nationale de développement économique ) depuis le démarrage des activités, Yerim Sow ( PDG du holding Teylium) fait ses valises pour sortir du capital de la banque. L’état vient d’engager des discussions pour racheter ses parts et lui propose un ticket de départ d’un montant de 5 milliards de fcfa. Confidentiel Afrique livre les dessous de cette fin d’idylle. Exclusif
La BNDE lancée en 2014 et drivée par le banquier Thierno Seydou Nourou SY se porte bien.  Seulement un de ses actionnaires, l’entrepreneur sénégalais, patron de Teylium et détenteur de 32% des parts du capital fait ses valises. Selon des informations exclusives en possession de Confidentiel Afrique, l’état, actionnaire majoritaire ( 34% du capital) va se séparer de Yérim Sow et chercher un nouveau repreneur des actions de cet entrepreneur. De source autorisée, l’entrepreneur Yérim Sow a été informé de cette option de séparation et accepté d’engager des discussions avec l’état. Pourquoi ce divorce voulu de l’état ? Des informations crédibles parvenues à Confidentiel Afrique, renseignent que la Bridge Bank sise à Abidjan ( banque de Yérim Sow) n’a pas été à la hauteur des attentes dans le domaine de l’appui technique et financier. Après plus de quatre ans d’activités, la BNDE qui espérait tirer grand profit du partenariat technique de Bridge Bank est restée sur sa faim. Au fil de nos investigations, l’on découvre que la BNDE est deux fois plus capitalisée que Bridge Bank.

Discussions autour du Prix de Cession

Selon les informations de Confidentiel Afrique, l’état a engagé depuis plusieurs jours des discussions avec Yérim Sow pour les clauses de son départ du tour de table. Notre source est formelle: << L’état lui a proposé un ticket de sortie de 5 milliards de fcfa. Mais Yérim Sow veut plus .>>
Le Directeur général de la BNDE, M. Thierno Seydou Nourou SY compte faire de cet établissement «un véritable instrument de développement à la lumière de la nouvelle vision économique du gouvernement» avec une focalisation sur le financement des PME PMI.
Février 2012, la Banque ouest africaine de développement (BOAD) avait souscrit au capital social de la BNDE, à hauteur de 1 milliard FCFA, soit 10% du capital fixé à 10 milliards FCFA.
Le tour de table de la BNDE est constitué ( État 34 %, Yérim Sow 32%, BOAD 9%, et de privés AXA- NMA- SEDIMA ).Par Pierre René et Youssouf COULIBALY

Cession de Tigo:La guerre des correspondances

http://www.rewmi.com Yérim Sow actionnaire du consortium Teylium-Njj-Sofima est finalement sorti de sa réserve pour faire face à Kabirou Mbodje pour la cession de Tigo à son groupe. Pour l’obtention de la société téléphonique, Millicom a alerté l’Etat du Sénègal en lui adressant une correspondance pour la cession de Tigo au groupe de Yérim. En même temps le Pdg de Wari annonce à la société luxembourgeoise la disponibilité du fond au mois de Septembre prochain.
Il s’agit d’une guerre entre  Kabirou Mbodje et Yerim Sow. Oui ça l’est ! La cession de Tigo pousse les deux hommes à sortir leurs stratégies les plus réfléchies. Wari a adressé, selon Libération, une correspondance au groupe luxembourgeois pour l’informer de la disponibilité en septembre prochain des fonds (80 milliards de francs Cfa) pour la reprise de l’opérateur de téléphonie. Ce n’est pas tout, Millicom qui voudrait revendre Tigo à Teylium-Njj-Sofima, dirigé par Yerim Sow a aussi ecrit à l’Etat une correspondance pour conclure la cession Tigo avec ledit groupe.
A rappeler que Yérim Sow a rajouté 5 millions d’euros (3,2 milliards de francs Cfa) au prix initial de cession de Tigo (80 milliards) d’après l’As d’hier mercredi 16 Aout. Toutefois, Millicom avait accordé à Wari l’accord de cession de Tigo au mois de février. Mais le Pdg de Wari  Kabirou Mbodje n’avait pas pu respecter ses engagements ce qui poussera au groupe Millicom à revendre Tigo  à Teylium-Njj-Sofima dirigé par Yérim Sow. A savoir qui va sortir victorieux dans cette affaire !Safiyatou Diouf Ndiaye
Kabirou Mbodj peut saisir les tribunaux pour rupture abusive de contrathttp://www.pressafrik.com Si Sentel Gsm venait à céder sa licence de téléphonie au président du groupe Teylium Yérim Sow, le Pdg de Wari qui était déjà en lice pourrait saisir les tribunaux pour rupture abusive de contrat contre Tigo. Le cas échéant, Kabirou Mbodj serait probablement rétabli dans ses droits par le juge statuant en matière commerciale. C’est la seule voie qui lui est offerte en l’état pour protester avant la parution du nouveau décret qui donne le feu vert à Tigo pour entamer la licence Gsm. Le reste ne serait que gesticulations et tentatives de manipulations, d’après L’As AYOBA FAYE

« LA PÊCHE, PREMIER SECTEUR D’EXPORTATION » (OUMAR GUÈYE)

Dakar, 17 août (APS) – La pêche contribue largement au développement économique et social du pays avec 6000 emplois au Sénégal et 204,6 milliards de francs CFA de recettes, a rappelé jeudi Oumar Guèye,



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