Restriction des droits de la presse lors de la levée de l’imunité parlementaire du deputé Ousmane Sonko,la Fédération des Acteurs de la Communication et de l’Information du Sénégal (FACS) dénonce et met en garde

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Le Bureau national de la Fédération des Acteurs de l’information et de la communication du Sénégal (FACS) a tenu une réunion par visioconférence le Samedi 27 février2021 à la suite de l’interdiction d’accès des médias privés à l’Hémicycle pour retransmettre le déroulement en plénière de la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, le vendredi 26 Février 2021.
Le Bureau de la FACS condamne fermement cette mesure rétrograde et inqualifiable de l’Assemblée nationale à l’égard des médias privés qu’il
considère comme une entrave manifeste au libre exercice de leur mission d’information de la population et au traitement pluriel de l’information.

Cette mesure d’interdiction d’une autre époque qui est révélateur d’un recul démocratique dangereux pour le Sénégal, est d’autant plus incompréhensible que c’est cette même institution qui a saisi les médias privés d’une demande de couverture pour retransmettre en direct la prise du vaccin anti-covid des
parlementaires et du personnel administratif de l’Assemblée Nationale, dans l’après midi de la même journée de levée de l’immunité parlementaire du
député Ousmane Sonko.
Tout en déplorant cette attitude malheureuse de la deuxième institution de la République, lieu par essence des débats d’idées et de la respiratio démocratique, ainsi que les nombreuses menaces proférées à l’endroit de journalistes comme Maimouna Ndour, Ahmed Aidara et Pape Ale Niang dans l’exercice de leur mission, le Bureau de la Fédération des Acteurs de
l’information et de la communication du Sénégal tient à rappeler que les médias privés font office de services publics au même titre que les medias d’Etat et par conséquent, sont d’égale dignité que ces derniers. Mieux, l’image d’une démocratie mature et apaisée qui s’est traduite par deux alternances politiques pacifiques à la tête de l’Etat en l’espace d’une décennie, le Sénégal à le doit dans une très large mesure à l’existence d’une presse privéer esponsable et au rôle de sentinelle de la démocratie que les medias ont joué

jusqu’ici. Pour la FACS, ces acquis démocratiques conquis de haute lutte par plusieurs générations d’acteurs des médias et qui ont constitué jusqu’ici la
marque de fabrique du Sénégal, ne doivent souffrir d’aucune forme d’altération et méritent d’être préservés à tout prix par tous les acteurs de la
vie publique ; du coté du pouvoir comme de l’opposition.
Considérant que ce sont les libertés d’informer et d’expression qui sont aujourd’hui menacées au Sénégal dans ce contexte de troubles politico￾judiciaires, le Bureau de la FACS lance un appel solennel à toute la corporation, à tous les citoyens sénégalais épris de valeurs de démocratie, de liberté, et de transparence, aux autorités religieuses et coutumières, aux organisations de la société civile, de se constituer en bouclier sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger comme un seul homme, contre tous ceux qui seraient tentés de se dresser contre l’exercice de ces libertés.
La FACS invite aussi les journalistes de veiller au respect des règles strictes de vérification et de recoupement dans le traitement de l’information relative à cette affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, pour éviter la diffusion de fausses nouvelles et les manipulations ; de quelque bord qu’elles puissent venir.
La FACS met en garde les leaders politiques du pouvoir comme de l’opposition contre tous agissements ou attitudes hostiles vis-à-vis des hommes de medias,
de nature à entraver le libre exercice de leur travail et invite enfin les autorités étatiques en charge de la sécurité publique, de prendre toutes les dispositions
idoines afin d’assurer la sécurité des locaux des organes de presse, la sécurité des reporters, des cameramen, des preneurs de sons et d’images, et des
photographes qui sont sur le terrain, ainsi que celle de leurs outils de travail en ces temps de menaces, d’intimidations et de manipulations de toute sorte.
La FACS appelle enfin toute la classe politique sénégalaise au ressaisissement et à un esprit de dépassement, et à mettre la République au dessus de leurs intérêts crypto-partisans afin de préserver l’image de vitrine de la démocratie en Afrique et dans le monde du Sénégal qui a reçu un sacré coup le vendredi dernier à l’hémicycle.

Le Bureau exécutif




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