Le Président Macky Sall dans les vraies bonnes querelles

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Lors de la célébration du 70 ème anniversaire de Présence Africaine, le 25
octobre 2019, le Président de la République, dans un message puissant,
a fait des annonces et donné des engagements qui entrent dans le cadre
des grandes bonnes querelles qui doivent nous agiter, nous galvaniser et
nous indiquer le chemin d’avenir.
Acôté des infrastructures de haute portée sociale et économique comme
le TER, bientôt sur les rails et récemment le lancement des travaux du
BRT (Bus Transit Rapid : 300 milliards, 144 bus articulés, 300 000
voyageurs par jour, 23 stations fermées entre la banlieue et Dakar), le
Président Macky Sall, alors à Présence Africaine, s’est illustré dans les
vraies bonnes querelles qui nous réconcilient avec notre histoire
glorieuse et qui postulent la construction du futur. Cette ambition n’est
pas dans les fureurs assourdissantes qui prétendent décider à la place du
Bon Dieu et à vouloir plier le destin à des désirs. Même si l’homme est
aussi un être onirique.
Le Président Macky Sall a annoncé sa décision de réaliser le projet du
Mémorial de Gorée, «non pas pour figer notre histoire dans la
complainte, mais pour magnifier le combat de l’Afrique contre l’infâme et
inviter les peuples du monde à la coexistence dans le respect de la
diversité». Un exercice mémoriel, une future forteresse contre l’oubli, un
espace d’ignition, de fusion de la communauté noire enracinée mais
poreuse à tous les souffles du monde. Il y a quelque chose, dans ce
discours qui cherche à reconnecter le Sénégal à sa fabuleuse position de
terre d’intellectuels et de créateurs, à l’image du président-poète
Senghor, quelque chose qui essaie de fouetter l’impérieuse exigence de
revivifier «un legs précieux». Voilà donc pourquoi le Président Macky Sall
a inscrit les arts et la culture au cœur de son action. Avec une
conviction : «notre idéal d’émergence n’est pas seulement dans
l’édification d’infrastructures matérielles. Il est aussi et surtout dans la
valorisation de notre substrat immatériel…»
Et me reviennent en mémoire, ces mots forts de Victor Hugo : «Faites le
jour partout ; ne laissez pas dans l’intelligence humaine de ces coins

ténébreux où peut se blottir la superstition, où peut se cacher l’erreur,
où peut s’embusquer le mensonge. L’ignorance est un crépuscule ; le
mal y rôde. Songez à l’éclairage des rues, soit ; mais songez aussi,
songez surtout, à l’éclairage des esprits». C’est cette précieuse
«nourriture de l’esprit», conductrice inoxydable de «nos héritages», que
le Président recommande comme viatique aux générations actuelles pour
affronter, mieux armées, les férocités du futur.
Faut-il le rappeler le Président Macky Sall avait déjà donné tout le gage
de son attachement à l’éclat et l’éclosion de nos valeurs culturelles,
attachement matérialisé par le Musée des Civilisations Noires dont il
s’engage à poursuivre et intensifier «la vocation d’être un outil du
développement scientifique, culturel, économique et social, s’inscrivant
dans le temps long du monde». Et puis cerise sur le gâteau…culturel, il a
annoncé l’édification du Palais des Arts Africains contemporains, dit Hall
des Arts, sur le site de l’ancien Palais de Justice.
On voit de là la fulgurance de ce futur bijou de «dialogue des cultures et
des civilisations», d’où on peut apercevoir l’ile de Gorée, «lieu de la
déraison de la raison», comme reprendre une métaphore de Senghor.
«De même, la Biennale des arts de Dakar, un des rendez-vous majeurs
du monde de la création en Afrique, sera renforcée en moyens et en
capacité d’innovations», promet le Président de la République. Tout
comme le renforcement de tous fonds destinés aux arts et à la culture,
en plus du lancement d’un grand chantier de création de Maisons de la
Jeunesse et de la Citoyenne à vocation culturelle et artistique ; cela dans
le cadre de la territorialisation des politiques publiques.
Une célébration que le Président de la République Macky Sall considère
comme «le rituel qui nous fait goûter aux saveurs de l’impérissable et de
la mémoire vive». C’est donc parfaitement justifier sa présence à
«Présence Africaine, édifiée sur le socle de l’aspiration imprescriptible à
une Afrique libre et activement présente au monde». Cette maison du
défunt professeur Alioune Diop, maison en réalité des esprits fertiles et
féconds de l’Afrique et pour l’Afrique qui, comme le relève le Président
Sall, «bruit toujours de mots utiles, ces « armes miraculeuses » qui lient
des destins d’hommes et de femmes à l’immortalité. A l’éternité».
L’époque retracée par le Président Macky Sall porte l’héroïsme qui ne
ravage pas la terre mais qui construit, car elle porte une vitalité et une

vigueur impérissables liant et reliant le passé, le présent et le futur. C’est
ce qui transparaît dans cette métaphore puissante qu’utilise le Président
Macky Sall. Pour lui, «dans la permanence du combat pour la dignité de
l’homme noir, Présence Africaine est par excellence le transmetteur
tenace, le passeur ingénieux d’idées et d’actes qui donna à l’Afrique une
voix dont la puissance et la vigueur retentissent toujours d’un vibrant
écho».
En effet, Présence Africaine est présence inébranlable face aux
«tentations hégémoniques» en temps de la mondialisation que
convoitent des replis identitaires et des «identités meurtrières» pour
dévaliser Amin Maalouf. C’est qu’elle est restée, malgré les vicissitudes
de l’histoire et les érosions temporelles, «au cœur du débat, grenier où
puiser des mots neufs qui éclairent nos actions dans l’effort soutenu de
redéfinir les rapports entre l’Afrique et le reste du monde sur la base des
principes d’égalité et de reconnaissance mutuelle».
Et le Président Macky Sall de montrer comment sont précieux, ces
compagnons d’hier dans nos présents d’aujourd’hui et dans ce que
seront nos demains. Présence Africaine, cette maison-idée ne pouvait
être donc que lumière qui éclaire sur des «œuvres de qualité, utiles et
toujours actuelles, car chevillées autour de l’impératif universel de justice
et d’égalité».

LECON D’EXEMPLARITE

Puis tout est dans l’hommage qu’il a rendu d’une belle manière à l’époux
de la veuve Christiane Yandé Diop, Directrice de Présence Africaine. Au
«Visionnaire pragmatique, transmetteur d’idéal, (…) au professeur de
lettres, philosophe, historien, éminent homme de culture et d’action». A
l’immortel, à «l’homme intégral» pour reprendre l’heureuse formule de
Léopold Sédar Senghor. Voilà tout l’homme restitué par le Président
Macky Sall. Il a salué en lui, comme sans doute à ses contemporains,
«l’intelligence, la générosité et le courage de construire des ponts de
lumière pour faire converger, sous le sceau d’une africanité ouverte, des
passeurs d’idées aussi déterminés que lucides».
Comment ne pas sublimer, pour insuffler une leçon d’exemplarité aux
jeunes générations, «l’architecte d’idées au talent incontestable (qui) sut
faire de l’Afrique et de l’idéal panafricain un horizon en partage,
impliquant des intellectuels africains, comme ceux du courant de la

Négritude, ceux de la diaspora à travers le monde ainsi que des figures
éminentes et progressistes de l’intelligentsia occidentale».
Et justement, comme le souligne le Président Macky Sall, «en ces temps
de poussées extrémistes et de nouvelles menaces» aux tentations et
tentatives odieuses, Alioune Diop est à offrir en diadème pour «son refus
de l’enfermement identitaire», lui qui, pourtant et en même temps,
revendiqua «l’originalité africaine». En attestent la publication par
Présence Africaine des monumentales œuvres de Cheikh Anta Diop,
l’autre géant de la pensée dont les ouvrages publiés par Présence
Africaine, «Nations nègres et culture», «Antériorité des civilisations
nègres», refusent les moisissures et les morsures oublieuses du passé.
Comme pour Cheikh Anta, Présence Africaine, rappelle le Président
Macky Sall, fut le «creuset créatifs de tant de poètes, philosophes,
romanciers, dramaturges, spécialistes des pratiques et sciences sociales,
artistes et critiques». Ce combat de résistance mais quelque part aussi
de nécessaire résilience n’est ni clos ni forclos, comme le suggère le
Président Macky Sall.
Toutefois, -et c’est là une page intéressante du discours du Président de
la République-, il y a la part et le «tour» de nos autres «contemporains»,
qui à qui échoient une mission d’être des «héritiers dignes de cette
civilisation de l’ouverture que nous proposent Alioune Diop et ses
illustres compagnons». Il ne s’agit point dans ce chemin de gloire de
ruminer «les douleurs du passé» encore moins de gémir «sous le poids
de l’histoire» car, pour convoquer et invoquer David Diop, il faut de
nouveaux «coups de pilon» d’une Afrique «debout, fidèle à l’impératif de
construire un destin de paix, de liberté et de prospérité pour les
générations actuelles et futures».
Ce trésor qui enfantera l’Afrique des rêves des anciens, c’est aujourd’hui
la jeunesse africaine que le Président Macky Sall sait «pétrie des valeurs
de courage et de générosité». Le destin de cette jeunesse, assure-t-il,
«n’est pas dans l’alternative des vagues d’espoirs englouties par le
désert et la mer, ou le désespoir anesthésiant sur (sa) propre terre». Elle
est dans son redressement, dans son combat ayant pour ambition de
«vaincre pour l’émergence d’une Afrique nouvelle, hospitalière pour ses
enfants et disponible pour les peuples du monde libres et solidaires».

Pour le Président Sall, «Présence Africaine (lui) offre un « trousseau de
clefs » pour accéder à l’audace de penser et au courage d’agir». Ici, dira
le Président Macky Sall, «des hommes et des femmes d’horizons divers,
créateurs assoiffés de liberté, ont confié à l’éternité des œuvres de
l’esprit qui éveillent à la vie et incitent à l’action pour plier le destin à
l’aune de nos aspirations et inspirations».




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