Revue de Presse du Mardi 03 Octobre 2017

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Baisse des activités au Port:DP Wolrd fait perdre des recettes à l’Etat

SenewebNews-RPDepuis quelques semaines, la multinationale Dubaï Port World entreprend des travaux au niveau du Port de Dakar pour faire une extension de sa plateforme. Seulement, ces travaux ont drastiquement baissé les activités douanières. Cette diminution des activités va inévitablement entraîner une baisse des recettes pour toute la durée des travaux entrepris par DPW (de septembre à octobre 2017).
Ainsi, révèle Dakar Times, les autorités de l’Etat, en commençant par le ministre des Finances, celui du Budget, le Directeur général des Douanes et la Direction du Port, doivent prendre dans les plus brefs délais des décisions pour mettre un terme à ce qui ressemble à un sabotage planifié qui aura un impact direct sur les recettes.
Mieux, poursuit le quotidien, des sanctions devraient être prises à l’encontre de Dubaî Port World à cause de ce manque à gagner subi par le Trésor public.

Le Pib a progressé de 6,4% au 2eme trimestre

http://www.lejecos.com/ Au Sénégal, le Produit Intérieur Brut (PIB), en volume, corrigé des variations saisonnières a progressé de 6,4% au deuxième trimestre, par rapport à la période correspondante de 2016 indique l’Agence nationale de la statistique et de la démographie(Ansd)

Selon la même source, la production industrielle s’est dépréciée de 6,9% en rythme trimestriel. Au même moment, les prix à la consommation et de production industrielle ont connu des baisses respectives de 1,1% et 0,4% par rapport au trimestre précédent. Les prix des services d’hébergement et de restauration, des services de soutien et de bureau et des services immobiliers sont marqués par des baisses respectives de 1,2%, 0,3% et 0,1%. En revanche note l’Ansd, les prix des services spécialisés, scientifiques et techniques ont connu des hausses respectives de 0,1%. Les prix des services de transport et d’entreposage sont restés stables. Les exportations ont baissé de 7,6%, alors que les importations ont connu une hausse de 12,8%. Les termes de l’échange quant à eux se sont améliorés. Mariama Diallo

À Abidjan, l’historien Achille Mbembe livre un vibrant plaidoyer pour l’intégration régionale en Afrique

http://www.financialafrik.com Abidjan, Côte d’Ivoire, 2 octobre 2017 – Le célèbre historien et philosophe camerounais Achille Mbembe a livré, vendredi 29 septembre 2017, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un vibrant plaidoyer en faveur de l’intégration régionale en l’Afrique, exhortant les pays du continent à favoriser la libre circulation – tant des personnes que des biens.

« L’histoire nous révèle que la première chose susceptible d’affaiblir l’homme, c’est la restriction de ses mouvements, a lancé M. Mbembe, professeur  à l’Institut de la Recherche sociale et économique de l’université de Witwatersrand, à Johannesburg, en Afrique du Sud. La circulation des personnes a favorisé l’évolution des sociétés et a été déterminante dans le développement du commerce et la construction des civilisations africaines ».

S’exprimant lors de la 21è édition de la série “Eminents conférenciers” – un cycle de séminaires de la Banque africaine de développement (BAD) animé par des personnalités de renom –, organisée au siège de la Banque sur le thème « le coût des frontières », le célèbre intellectuel africain a longuement insisté sur les dividendes de l’intégration régionale et de la libre circulation.

Première institution de financement de développement en Afrique, la BAD investit massivement dans les infrastructures de transport dans le cadre de la mise en œuvre de ses Cinq grandes priorités, désormais connues sous l’appellation “High 5”,  dont accélérer l’intégration de l’Afrique.

Achille Mbembe soutient, sur ce point, qu’une institution de l’envergure de la Banque devrait aller encore plus loin, dans une dynamique de création d’idées susceptibles d’influencer la vision du monde sur les retombées positives de la mobilité.
A l’appui de son argumentaire, il a cité une étude qui souligne le coût élevé du transport en Afrique : 136 % de plus que dans d’autres régions de la planète, en raison de l’insuffisance des infrastructures et des restrictions aux mouvements des personnes et des biens.
Achille Mbembe s’est également appuyé sur des données statistiques de la BAD, arguant ainsi qu’investir chaque année 32 milliards de dollars EU dans les infrastructures de transport pendant 15 ans  renforcerait le commerce à hauteur de 250 milliards de dollars EU.
Selon lui, les restrictions à la libre circulation des personnes et les centaines de frontières quasiment fermées rendent les coûts de mobilité hautement prohibitifs sur le continent.
Le plus grand défi, a-t-il poursuivi, que le continent doit relever au 21e siècle, c’est se muer en un vaste espace de libre circulation : « L’avenir de l’Afrique ne dépend pas des politiques d’immigration restrictives et de la militarisation des frontières », a-t-il indiqué.
Et l’historien et philosophe d’expliquer comment les frontières et les problèmes politiques entravent les efforts continentaux visant à intégrer l’Afrique par le biais des investissements, du commerce, des finances et de la libre circulation des personnes et des compétences.
Pour M. Mbembe, les frontières sont devenues une question de géopolitique, qui voit proliférer de nouvelles formes de violence. En effet, les problèmes de sécurité observés çà et là, ont engendré, soutient-il, un renforcement de l’infrastructure de sécurité pour surveiller les endroits naguère moins sécurisés. Des investissements massifs sont ainsi orientés sur les nouvelles technologies telles que des drones, au point où la sécurisation des frontières est devenue une véritable industrie.
Et l’orateur de noter également que la question des réfugiés et la crise des migrants dans les régions de l’Afrique du Nord et au Sud du Sahara, stimuleront une révolution démographique qui va remodeler la face du monde. « Depuis des années, beaucoup de personnes disparaissent lors de la traversée des frontières, en quête de meilleures conditions de vie. C’est un phénomène que l’Afrique va devoir juguler », a martelé le philosophe et historien camerounais.
S’appuyant sur les expériences d’autres régions et sur les spécificités des pays africains, il a insisté sur la nécessité d’approfondir les réflexions sur la gestion des frontières africaines, ainsi que sur la possibilité de leur privatisation.

Concernant la barrière linguistique, l’orateur souligne que l’anglais et le français sont désormais considérés comme des langues africaines et ne sont plus la propriété exclusive des Français et des Anglais. « Notre relation avec ces langues nous oblige à les considérer comme faisant partie de notre patrimoine, a plaidé M. Mbembe. Nous devons déplacer nos frontières et les adapter à l’environnement dans lequel nous nous trouvons ».

« Nous devons, a-t-il poursuivi, ouvrir le continent à lui-même et le transformer en pole de pouvoir. Il doit être transformé en un vaste espace de libre circulation. C’est le seul moyen de devenir son propre centre dans un monde multipolaire. »

Pour que la mobilité devienne la pierre angulaire d’un nouvel agenda panafricain, il faut laisser derrière nous les modèles migratoires basés sur des concepts anti-humanistes tels que « l’intérêt national » et embrasser notre propre longue tradition de souveraineté et de sécurité collective, a insisté Achille Mbembe.
L’économiste en chef et vice-président de la Banque, Célestin Monga, qui a animé le séminaire au côté de M. Mbembe, a salué la pertinence du thème choisi, affirmant que l’intégration régionale est l’un des cinq piliers opérationnels de l’institution. Il a également souligné combien la taille de l’Afrique et la diversité de sa structure économique s’avèrent un défi à relever dans les efforts visant à promouvoir son intégration. par RÉDACTION
Mbembe est un universitaire connu, notamment pour ses travaux sur l’État postcolonial. Il avait été directeur exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA, 1996-2000) basé à Dakar, au Sénégal.
Il est par ailleurs professeur invité aux universités de Harvard, Duke et Californie à Berkeley aux États-Unis.

Canada: temps forts du forum Afrique Expansion

http://www.financialafrik.com Amina Djerba, organisatrice du Forum Afrique Expansion (à droite), en compagnie de Mohamed H’mmidouch, consul honoraire du Cap-Vert au Maroc et de Balla Moussa Keita, ambassadeur de Financial Afrik.
A Montréal où se tient la 8 ème édition du Forum Afrique Expansion, le continent était représenté dans sa diversité.   Quelque 500 hommes d’affaires, influenceurs et politiques ont pris part à l’événement organisé sur le thème « Investissements et opportunités d’affaires en Afrique ».
Dans son discours d’ouverture, Amina Djerba, fondatrice du Forum Afrique Expansion, est revenu sur la genèse de ce qui est devenu le plus grand rassemblement sur l’Afrique au Canada. “Voilà près de 20 ans, en créant ce Forum, nous avions l’espoir et la ferme volonté de contribuer à la rencontre des opérateurs économiques, financiers et commerciaux africains et canadiens, leur rencontre et leur coopération. Certains alors jugeaient hasardeuse une telle entreprise. Nous avons tenu et aujourd’hui, notre Forum est devenu la plus ancienne et la plus importante plateforme de cette rencontre des opérateurs économiques, financiers et commerciaux africains et canadiens dans notre pays”, a-t-elle déclaré sous les applaudissements.
Beaucoup d’institutions accompagnent le forum, à l’instar du  Gouvernement du Québec à travers le Ministère de l’Économie et de l’Innovation, du  ministère des Relations internationales et de la Francophonie  ainsi que du  gouvernement du Nouveau-Brunswick, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, d’Afreximbank, de la Banque Nationale du Canada et de bien d’autres institutions et organisations des secteurs privé et public .
Pour cette 8ème édition, le Maroc était à l’honneur dans la tradition de ce forum qui a déjà consacré le Cameroun, la Côte d’Ivoire et, entre autres, le Sénégal.  “Vous comprendrez que j’adresse un salut tout particulier à ceux et celles qui nous sont venus du Royaume du Maroc, notre partenaire principal dans la présente édition de notre Forum. Depuis plusieurs mois, nous sommes en lien avec les représentations marocaines au Canada et avec l’entité Maroc-Export. Nous avons bien travaillé ensemble, je crois et je souhaite vivement que cette préparation donne des résultats probants, concrets et sonnants”.
Et de poursuivre: “Nous savons tous et apprécions la formidable percée du Royaume en Afrique sub-saharienne.  Chers amis marocains, ce Forum et votre pays partagent un même objectif d’ensemble : contribuer à la croissance du niveau de vie des Africains en investissant dans les pays du continent. Le Maroc en a fait une priorité et le fait dans des secteurs qui comptent tels notamment ceux des matériaux, des engrais, de l’environnement, des transports et des nouvelles technologies, en y développant les services bancaires, financiers et d’assurance  au bénéfice des entreprises et des citoyens du continent.  Une partie de l’ADN du « made in Africa » qui s’imposera dans les prochaines décennies, sera marocaine. Nous souhaitons que le Canada prenne exemple sur le Maroc et fasse, s’agissant de l’Afrique,  un choix aussi confiant et déterminé. Je vous invite toutes et tous à visiter le pavillon du Maroc, aussi à être des  nôtres, demain soir, au dîner-gala qui sera aux couleurs du Royaume, dîner-gala auxquels se sont déjà inscrits plusieurs centaines de personnes“.   par RÉDACTION

2è édition des ‘’Rencontres Africa’’ : ‘’l’Afrique participe pour 3% aux échanges internationaux’’ (Duncan)

APA-Abidjan (Côte d’Ivoire) L’Afrique ne participe que pour 3% aux échanges internationaux, a déploré, lundi, le Vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, à l’ouverture de la 2è édition de ‘’Les Rencontres Africa’’, le grand forum des affaires et des partenariats entre la France et le continent africain.

Une tendance qu’il importe, selon lui, d’inverser par ‘’le développement de l’intégration’’. Dans le cas de son pays, la Côte d’Ivoire, M. Duncan a révélé qu’elle ‘’réalise 34% de ses échanges en Afrique dont 27% avec les pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)’’, malgré les nombreux ‘’défis’’ à relever.
‘’Depuis quelques temps, la présence des entreprises françaises sur le marché africain a chuté de 5% contre une progression de 27% des entreprises chinoises’’ a-t-il indiqué aux décideurs français présents au forum.
Après Paris (France) en 2016, Les Rencontres Africa, le rendez-vous des affaires et des partenariats s’installent, pour la première fois, sur le continent, notamment à Tunis (5 et 6 octobre 2017), Nairobi (5 et 6 octobre 2017) et Abidjan (2 et 3 octobre) avec plus de 480 décideurs français qui prennent part à l’édition 2017 pour y rencontrer 3600 entreprises africaines.HS/ls/APA

L’Etat résilie le contrat sur le Zircon en Casamance

Le Chef de l’Etat se serait impliqué personnellement pour siffler la fin de la récréation. En effet, selon DakarTimes, une réunion s’est tenue au Palais et avec principal sujet, le soubassement de cette rébellion des populations contre l’exploitation du zircon
Auparavant, le Président Macky Sall conscient du danger que pourrait avoir un éventuel forcing sur la paix en Casamance avait demandé d’abord aux services de renseignements une analyse de tous les aspects de la question selon DakarTimes.
Les différents services également instruits par le Chef de l’Etat qui tenait à avoir une visibilité sur l’ensemble du processus. Ce qui a irrité le président de la République dans cette rencontre aura été sans nul doute l’information selon laquelle Ibrahima Diaw ci devant, principal représentant de la société Astron détentrice du Permis Casamance est celui qui a réalisé l’étude d’impact environnemental.

UN SALON D’HÔTELLERIE ET DE RESTAURATION EN NOVEMBRE À DAKAR

Dakar, 2 oct (APS) – La première édition du Salon de l’alimentation, de l’hôtellerie et de la restauration en Afrique de l’Ouest (SALORA) aura lieu du 16 au 18 novembre 2017, au King Fahd Palace, à Dakar, a annoncé lundi l’organisateur, Moussa Faye.

Les activités du SALORA porteront sur « la promotion de l’excellence dans l’industrie alimentaire et de l’hôtellerie en Afrique de l’Ouest », a précisé M. Faye lors d’une conférence de presse, dans la capitale sénégalaise.
Ce salon sera « un évènement multidimensionnel », a-t-il dit, annonçant la tenue d’un concours culinaire prévu pour « identifier les meilleurs chefs professionnels et amateurs de la région » (Afrique de l’Ouest, Ndlr).
Le programme du SALORA comprend aussi des « ateliers spécialisés », dédiés à l’agroalimentaire, à « la gestion de l’accueil » et aux « nouvelles technologies des équipements hôteliers et de la restauration », selon Moussa Faye, directeur d’AMETrade/Sénégal, une société spécialisée dans l’ »organisation de conférences » et la « gestion d’évènements économiques, commerciaux et scientifiques ».
Le Salon de l’alimentation, de l’hôtellerie et de la restauration en Afrique de l’Ouest permettra aux entreprises devant y participer de « promouvoir leurs produits et services » et de nouer des contacts avec « de nouveaux réseaux de distribution et points de vente », selon M. Faye.
Le SALORA « va aussi permettre aux gestionnaires d’hôtels et de restaurants de se procurer directement des équipements et des services auprès des fournisseurs, au lieu d’aller visiter des événements commerciaux qui se déroulent dans d’autres continents », a-t-il souligné.
Selon Moussa Faye, ce salon sera l’occasion pour ses participants d’ »identifier de nouvelles opportunités dans les industries alimentaires de l’hôtellerie et de la restauration en Afrique de l’Ouest », de « découvrir les dernières tendances et innovations », etc.
Le directeur du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) du Sénégal, Ibrahima Diouf, a salué la tenue à Dakar du SALORA.
L’organisation, dans la capitale sénégalaise, de ce salon découle d’ »une idée pertinente », dans la mesure où le Sénégal présente d’ »énormes potentialités » dans les domaines de l’alimentation, de l’hôtellerie et de la restauration, a indiqué M. Diouf.
« Le marché ouest-africain de l’agroalimentaire est en plein essor. Et le secteur de l’alimentation est dans une phase d’industrialisation irréversible », a souligné le directeur du BMN, estimant que le Sénégal peut attirer davantage de touristes rien qu’en leur proposant « de nouveaux produits alimentaires ».SK/ESF/BK

FIABILITÉ DES MESURES:LE MINISTRE DE L’INDUSTRIE POUR DES CAMPAGNES D’INTER-COMPARAISON

Dakar, 2 sept (APS) – Le ministre de l’Industrie et de la Petite et moyenne industrie, Moustapha Diop a préconisé des ’’campagnes d’inter-comparaison’’ pour s’assurer de la fiabilité des mesures dont celles des laboratoires d’analyse.

« Le citoyen de notre espace » CEDEAO, celui de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, « est confronté à de nombreux défis dans le domaine de la qualité dans ses activités quotidiennes », a-t-il souligné.
« La quantité que j’ai achetée est –elle bonne ? Les résultats d’analyse des produits agroalimentaires que nous consommons sont-ils justes ? Puis-je avoir confiance aux produits portant la marque de certification nationale ?’’, voilà quelques-unes des interrogations des citoyens, selon Moustapha Diop.
Il présidait l’ouverture officielle d’un atelier technique régional pour la réalisation de comparaisons inter-laboratoires dans le domaine agroalimentaire, organisé par le Programme d’appui à la mise en œuvre de la politique qualité de la CEDEAO.
Moustapha Diop rappelle que concernant les laboratoires d’analyse en particulier, « il est exigé dans les normes internationales de procéder à des campagnes d’inter-comparaisons pour s’assurer de la fiabilité des mesures ».
« Il est primordial de s’assurer que ces organismes ont les capacités nécessaires pour évaluer la conformité des produits ou services aux normes prescrites », a-t-il estimé.
Les laboratoires devraient se soumettre « à des campagnes d’inter-comparaison pour comparer des résultats d’analyse afin d’avoir des résultats fiables’’, a de son côté indiqué Barama Sarr, secrétaire général de l’association sénégalaise de normalisation, point focal programme système qualité Afrique de l’Ouest.
« Tout cela est fait dans le cadre d’une campagne comparée entre les laboratoires pour rectifier les laboratoires qui font des déviations. C’est une exigence des normes ISO 2025 pour l’accréditation des laboratoires », a soutenu M. Sarr.
Au Sénégal, a-t-il ajouté, « le secteur se porte bien. Aujourd’hui, avec le programme qualité de l’Afrique de l’Ouest, beaucoup de laboratoires ont été accompagnés pour se conformer aux normes internationales ».
« Il y a des laboratoires qui sont accrédités dans le domaine biomédical, agroalimentaire ou microbiologique. Il s’agit maintenant de développer tous les axes qui sont contenus dans la politique nationale de qualité notamment le volet normalisation, évaluation de la conformité et l’inspection », a-t-il souligné.
Dans cette optique, a poursuivi M. Sarr, avec l’adoption de la politique nationale de la qualité arrimée à la politique qualité de la CEDEAO, « notre pays dispose d’une vision claire » des « axes à développer dans chaque domaine de l’infrastructure de la qualité’’.
Il a cité « la normalisation et la réglementation technique, l’évaluation de la conformité à travers les analyses et essais, l’inspection et la certification, la métrologie et l’accréditation ».
Le programme Système qualité en Afrique de l’Ouest est financé à hauteur 7, 9 milliards de francs FCFA par l’Union européenne (UE) sur une durée de 4 ans dans 15 pays du continent.
Il vise un meilleur accès au commerce international, conformément aux exigences de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce.SKS/BK

PME:LE SECTEUR PRIVÉ BANCAIRE INVITÉ À SORTIR DES SENTIERS BATTUS

Dakar, 3 oct (APS) – Le secrétaire général de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX), Bathie Ciss, a souligné, mardi à Dakar, la nécessité pour le secteur privé bancaire d’imaginer des instruments nouveaux et des procédures innovantes en faveur des petites et moyennes entreprises (PME).

« Il faut que le secteur privé bancaire et les institutions de microfinance puissent accompagner les efforts de l’Etat en allégeant les conditions d’accès au financement et les garanties, mais aussi en imaginant des instruments nouveaux et des procédures innovantes pour ce secteur particulier qui est la PME », a-t-il déclaré.
M. Ciss intervenait à la cérémonie d’ouverture, à Dakar, d’un atelier de formation de haut niveau sur le développement des services bancaires dédiés aux PME et aux femmes entrepreneurs en Afrique francophone.
Selon lui, la PME étant une cible très faible, il y a lieu de réfléchir sur les instruments nouveaux, les orientations nouvelles ainsi que sur l’allègement et la facilité des conditions d’accès au financement.
Le SG de l’ASEPEX a relevé que la présence de l’Etat autour d’une même table avec d’autres institutions, permet de réfléchir davantage sur des mécanismes nouveaux en vue d’accompagner ces entreprises et de pouvoir diminuer le taux de mortalité des PME au Sénégal.
Il a toutefois reconnu que le financement des PME constitue un défi à relever, et ce, malgré le fait que l’Etat a mis en place des instruments de financement.
« Nous avons constaté qu’aussi bien au niveau de l’Etat que des organismes, la PME constitue en ce jour l’élément essentiel de notre activité économique. Il est clair qu’il y a lieu de [définir] une politique particulière en sa faveur », a-t-il plaidé.
« L’idée c’est d’amener les banques des pays francophones à mieux connaître le produit de la Société financière internationale (IFC) et de voir un partenariat IFC-OIF et la banque commerciale pour accompagner les PME de leur pays », a, quant à elle, soutenu la spécialiste programme entreprenariat de l’OIF, Sakinatou Baldé.
Il s’agit selon elle, d’aider les banques à s’intéresser aux PME en les accompagnant dans le processus de financement.
Dans cette perspective, a-t-elle poursuivi, il convient d’offrir non seulement certaines garanties, mais également d’aider ces

Cession de Tigo-Sénégal: Le dénouement de la transaction avec le consortium amené par « Free » plus que sûr !

http://www.lalettredaffaires.com L’objectif du groupe Millicom International Cellular (MIC) de se désengager complètement du marché africain de la téléphonie mobile à fin 2017 au plus tard est en voie d’atteinte !

Léger retard par rapport à l’échéance objective de juin – juillet 2017 que le groupe MIC s’était fixé après qu’il ait scellé avec Wari SA, le 2 février 2017, un accord de principe pour céder à celui-ci, pour un montant de 129 millions de dollars US, les opérations au Sénégal de sa filiale Sentel SA dont la marque commerciale est Tigo. Mais qu’importe ! On ne cache pas sa satisfaction d’en avoir fini avec la perspective vaseuse d’un dénouement effectif du deal signé avec la société Wari SA, plus de six mois plus tôt. Surtout qu’il y a meilleure fortune avec un consortium constitué par les groupes NJJ de Xavier Niel, propriétaire de Free Telecom en France, Thelyum Telecom de l’entrepreneur sénégalais, Yerim Sow et Sofima, véhicule d’investissement dans les télécoms de la famille Hiridjee ; un « repreneur » plutôt crédible et à la fiabilité financière pas sujet à caution. Et le new deal porterait toujours sur le même montant : 129 millions de dollars US.

Kabirou Mbodje, abat ses dernières cartes…

La belle aubaine pour MIC de se délester finalement de Tigo-Sénégal, à son détriment, le Pdg de Wari SA, Kabirou Mbodje, n’entend toutefois pas la laisser se réaliser aussi aisément! Avec comme atout maître le décret n°2017-1475 pris opportunément par les autorités Sénégalaises, le 1er aout 2017, pour consacrer, sous forme d’approbation, « la cession de la licence de Sentel SA à Wari SA», -aux lendemains de la double annonce par MIC de la résiliation de l’accord de vente signé avec Wari SA six mois plus tôt et de la signature d’un nouvel accord avec le consortium amené par l’opérateur français Free Télécom-, il a fait le tour, de certains grands établissements bancaires et financiers de la sous-région ouest africaine pour querir leurs concours financiers pour réunir les US$129 millions qu’il aurait dû payer à MIC depuis fin juin 2017 pour prendre possession de Tigo-Sénégal. Mais, sans succès ! A son grand dam !

… sans effet réel sur le cours de la transaction en cours

Pendant ce temps, côté consortium amené par NJJ, toutes les ressources sont réunies pour dénouer la transaction dont le cours, n’est pas susceptible, du reste, d’être, vraiment modifié. Surtout pas, par l’édit du Président Macky Sall et son Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne intervenant, un peu trop tard, pour « cautionner » une opération qui n’a plus d’existence ! Et pour cause, reconnaît-on, mezza voce, dans les couloirs du ministère sénégalais des Télécommunications et de la Poste, que « non seulement aucune disposition du Code des télécommunications ne fait expressément obligation aux opérateurs de téléphonie de faire approuver par le gouvernement, avant ou après, les transactions capitalistiques qu’ils sont amenés à faire avant leur dénouement. Mais, qui plus est, la cession de Tigo-Sénégal à ce consortium dont sont parties prenantes des entreprises opérant dans le secteur à au plan internationale ne charrie aucune menace objective réelle sur la préservation du caractère concurrentiel et performant du secteur des télécommunications national. C’est objectivement plutôt tout le contraire ! ».
Le Sénégal a fait de l’économie numérique dont les télécommunications sont le socle, un des catalyseurs du Programme Sénégal Emergent en 2030. « Tout l’enjeu de la cession de Tigo-Sénégal est que le repreneur soit à même de booster cette économie en étant susceptible de dynamiser le marché, rebattre un peu les cartes en termes d’atténuation de la position dominante d’Orange Sénégal dont la part du marché est de l’ordre de 53%, et innover en matière d’offres à valeur ajoutée » avoue un des sept spécialistes du Collège de l’Autorité de régulation des télécommunications et de la poste (Artp), l’organe de délibération de ladite Autorité. Toute chose pour laquelle, procès en incapacité ne peut être fait, à priori, à Xavier Niel et sa société, Free Télécom.

L’operation Tigo-Senegal en quelques faits

-Millicom International Cellular (MIC), propriétaire de la marque commerciale Tigo qu’il exploite en Afrique en République Démocratique du Congo (RDC), au Ghana et au Sénégal, a décidé, à partir de 2016, dans le cadre d’une stratégie globale du groupe, de sortir progressivement du marché africain de la téléphonie mobile pour se concentrer sur ses activités en  Amérique Latine où il juge les rendements conséquents et les perspectives d’expansion bien meilleures ;
-En application de cette stratégie de désengagement, le groupe cède, dès avril 2016, sa filiale congolaise, Tigo-RDC à l’opérateur français Orange. Ensuite ce sera le tour de Tigo-Ghana qui sera vendu à l’indien Bharti Airtel en février 2017. Dans la même période il signe avec la société de droit sénégalais spécialisée dans le transfert d’argent et le paiement électronique, Wari SA, un Memorandum of understanding (MOU) pour céder à cette dernière, Tigo-Sénégal, 2ème opérateur de téléphonie mobile au Sénégal avec un peu moins de 25% de part de marché et qui connaît une croissance continue depuis trois ans;
-Aux termes de l’accord de principe de vente annoncé officiellement par MIC et Wari SA, le 2 février 2017, Tigo-Sénégal est cédé à Wari SA pour un montant global d’US$ 129 millions. Et, le repreneur disposait d’un délai de six mois au maximum, à compter de la date de signature de l’accord de vente, soit au plus tard le 02 juillet 2017 pour dénouer la transaction. Faute de quoi MIC, dont l’option de recentrage de ses investissements dans la téléphonie mobile en Amérique latine est une priorité forte, va devoir s’affranchir de l’accord entre les parties pour trouver un autre repreneur pour ses opérations au Sénégal ;
-Le montage financier envisagé par Wari SA, -dont le capital est contrôlé à plus de 90% par son Pdg Kabirou Mbodje-, pour financer cette acquisition, consistait en : un apport sur fonds propres à hauteur du ¼ du montant global de la transaction et le financement des ¾ restant par endettement auprès d’une grande banque internationale ou d’un pool d’institutions financières régionales (banques et établissements financiers). Plausible au lendemain de la conclusion de l’accord de transaction entre les parties, l’éventualité de l’accompagnement bancaire est devenue progressivement évanescente au gré des démêlés divers du Pdg de Wari SA, qui avec des anciens associés, qui avec les instances monétaires de l’Uemoa, ou même avec la justice sénégalaise ;
-Dans l’euphorie de la signature de l’accord de transaction avec MIC, Kabirou Mbodje, avait même énoncé la possibilité d’un recours au marché régional des capitaux pour mobiliser de l’épargne public dans le cadre d’une ouverture du capital de Tigo-Sénégal à l’actionnariat populaire. Une solution aussi vite oubliée, par le boss de Wari, qu’il savait sa réalisation pas évidente (surtout pas dans le lapse de temps dont il disposait pour réunir les 129 millions de dollars convenus) ;
-A fin juillet 2017, Wari SA, n’ayant pu apporter le financement requis dans le cadre de la transaction, MIC, ne voulant nullement compromettre sa stratégie de sortie du marché africain de la téléphonie mobile sur lequel Tigo-Sénégal reste son dernier actif, s’est affranchi, comme prévu, de  l’accord de vente les liant. Dans la foulée il signé avec un consortium composé de trois entreprises qui ont des activités dans le secteur de la téléphonie mobile un nouvel accord de vente de ses opérations au Sénégal ;
-A l’issue de l’annonce officielle de ce nouvel accord, le gouvernement du Sénégal a pris un décret en date du 1er août 2017 pour consacrer son approbation de l’opération de cession de Tigo-Sénégal à Wari SA. Ironie de la situation, le « go ahead » intervient  un peu inopportunément. L’objet n’étant plus d’actualité, MIC ayant informé quelques semaines plutôt Wari SA de ce que tirant les conséquences de son incapacité à acquitter le prix de cession de sa filiale sénégalaise il résiliait l’accord de transaction.
-L’accord de cession de Tigo-Sénégal au consortium amené par NJJ du français Xavier Niel, propriétaire de Free Telecom, devrait être dénoué dans quelques semaines. Le temps de finalisation de la paperasserie nécessaire en pareilles circonstances, fait-on valoir dans la proximité du patron de Free Télécom.

SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS :Le diagnostic de la SONATEL

http://www.enqueteplus.com Le non-respect de la réglementation en vigueur et la coexistence de textes déphasés par rapport à l’environnement des télécoms, la question des taxes et l’émergence de nouveaux acteurs qui provoquent des bouleversements dans l’économie numérique, sont autant de réalités qui influent sur la santé du secteur des télécoms. Le diagnostic a été fait, ce samedi, lors d’un forum organisé par l’Amicale des cadres de SONATEL.

A l’initiative de l’Amicale des cadres de SONATEL (ACSON), un forum d’échanges et de partage s’est tenu, ce samedi, sur le secteur des télécoms, autour du thème : ‘’Numérique et environnement des télécoms pour un Sénégal émergent.’’ La rencontre a permis d’identifier les goulots qui étranglent le secteur et les leviers sur lesquels il faudra appuyer pour augmenter la contribution du secteur à l’économie du pays. D’autant que, selon le président de l’ACSON Demba Diarra Mbodji, leur option est d’apporter un nouveau souffle au secteur, en mettant en place de nouveaux relais ou sources de croissance au secteur, afin de porter la contribution numérique au PIB à 10 %, à l’horizon 2025.
Ainsi, l’option retenue est d’accélérer la diffusion du numérique dans les secteurs prioritaires identifiés dans le PSE pour, d’une part, favoriser l’accès aux services sociaux de base, d’autre part, accroitre sensiblement la productivité en se focalisant sur l’usage accru du numérique dans l’agriculture, l’élevage, la pêche et le commerce.
Mais, fait remarquer Demba Diarra Mbodji, le véritable relais du secteur du numérique vient de la volonté de l’Etat de promouvoir l’investissement et le financement du développement des contenus locaux et des services numériques par des efforts soutenus d’appui aux PME locales du numérique. A ce propos, il estime que des efforts sont consentis, surtout avec la création récente du ministère de la Communication, des Postes et Télécommunications et de l’Economie numérique. Mais ils risquent d’être vains, si l’instabilité institutionnelle perdure dans le choix des dirigeants. ‘’Malgré les avancées notées, d’autres écueils doivent être levés, si on veut aboutir à l’émergence du secteur. Je voudrais citer la création d’un conseil national du numérique, instance consultative de haut niveau regroupant l’ensemble des parties prenantes qui doivent être activées, afin de mieux asseoir une concertation qui fait souvent défaut sur les sujets majeurs’’, dit-il.

Griefs

Par contre, le président de l’ACSON souligne que le décalage entre l’environnement du secteur et les textes législatifs et réglementaires doit être amélioré. Demba Diarra Mbodji regrette aussi ‘’le niveau élevé des redevances sur les fréquences dont le modèle de facturation n’est pas cohérent par rapport au développement du très haut débit’’. Idem pour l’’absence de politiques sectorielles y compris sur les services universels. L’autre grief concerne ‘’le non-respect de la réglementation en vigueur et la coexistence de textes déphasés par rapport à l’environnement du télécom’’.
Le directeur général de SONATEL n’est pas en reste. Alioune Ndiaye dénonce qu’aujourd’hui, ‘’le secteur des télécoms supporte une taxe qui s’empile sur les taxes de droit commun – une taxe de 9 % – qui sont des taxes spécifiques au secteur’’. A son avis, si le Sénégal veut que les ressources soient consacrées aux numériques, pour les besoins des autres secteurs prioritaires, il faut faire en sorte que ces ressources soient orientées vers le développement du numérique. Il fait savoir que la SONATEL, à elle seule, verse 100 milliards de francs CFA de cotisation pour le service universel. Pour lui, ce montant aurait pu servir à desservir les zones blanches non rentables.
En sus d’une législation qu’il trouve souvent inadaptée, qui engendre des obligations qui impactent le développement des opérateurs, Demba Diarra Mbodji s’émeut de l’émergence de nouveaux acteurs qui provoquent des bouleversements dans l’économie numérique, avec des conséquences graves sur l’emploi, le revenu des opérateurs et les recettes fiscales de l’Etat. ‘’Il est temps, à l’image de l’Union européenne, d’approfondir la réflexion sur les questions et de légiférer pour une concurrence saine et loyale dans l’intérêt de toutes les parties prenantes’’, dit-il.
D’ailleurs, au sortir de cette rencontre, l’ACSON compte mettre sur la table des solutions opérationnelles pour assurer la pérennité du secteur et répondre aux fortes attentes des parties prenantes. La réalisation de la vision du Sénégal numérique permettra, selon le président de l’ACSON, d’impulser la croissance économique au Sénégal, de généraliser l’usage du numérique, d’améliorer le climat des affaires et de générer un volume important d’emplois directs et indirects. Pour cela, l’ACSON réclame une institution stable. ‘’Ces orientations stratégiques d’innovations, de financements et de facilitations doivent être accompagnées par des réformes permettant de lever les contraintes, en vue de rationaliser les activités économiques du secteur et accroitre son rôle de locomotive dans la transformation structurelle de l’économie et de la croissance. Le groupe SONATEL se veut être le partenaire privilégié de l’Etat dans le développement de l’économie numérique’’, déclare-t-il.

Accès aux tarifs

Avec le Plan Sénégal numérique 2025, le secteur des télécoms doit apporter 300 milliards  de francs CFA sur le PIB, soit 10 %, à cet horizon. Actuellement, il est à 3,3 %. Le directeur général de la SONATEL, Alioune Ndiaye, constate, à ce propos, qu’en termes de déploiement d’infrastructures, le Sénégal n’est pas en retard. Ainsi, ils comptent accélérer le plan de déploiement pour que les populations aient accès à la 4G. Près de 83 % de la population bénéficie déjà d’une couverture par le réseau 3G SONATEL, tandis que plus de 60 % sont des usagers couverts par le très haut débit.
Toutefois, Alioune Ndiaye constate un problème d’accès aux tarifs des clients, malgré la baisse de 20 %, en février dernier. AIDA DIENE

Le franc CFA,«un ilot au sein de la Cedeao qu’il faut préserver »

Apanews Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Marcel De Souza, a soutenu lundi à Abidjan que le franc CFA constitue un ilot au sein de l’organisation régionale qu’il faut « préserver », à l’ouverture de l’édition 2017 de « Les rencontres africa », un forum économique.
« Nous tentons d’aller vers la monnaie unique. Je sais que le franc Cfa est attaqué, (mais il) constitue un îlot au sein de la Cedeao qu’il faut préserver », a dit M. De Souza qui s’exprimait sur le thème « Intégration et émergence : la place du secteur privé et du partenariat Afrique-France ».
Il a relevé que l’inflation est maitrisée au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avec un taux de moins de 2% pour une croissance de 6,9% et un parc de stabilité et de convergence qui est respecté au sein de l’union.
Évoquant la mise en place de la monnaie unique au sein de la Cedeao, prévue pour 2020, il a indiqué que  « cette monnaie unique ne sera pas au rendez-vous avant sept à dix ans à cause de la convergence et de la coordination des politiques monétaires ».
Il a également relevé la non-convergence des politiques budgétaires et de l’endettement. Une économie est convergente lorsqu’elle a une politique budgétaire coordonnée à la fois avec une politique monétaire et une politique d’endettement, ce qui n’est pas encore le cas pour les États de la Cedeao.
Les huit pays membres de l’Uemoa ont en partage le franc cfa. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Bénin, du Niger, du Togo et de la Guinée-Bissau. Ces États font partie de la Cedeao.
Plusieurs manifestants ont eu lieu dans plusieurs villes d’Afrique francophone, à l’appel du mouvement Urgences panafricanistes, pour dire non au franc CFA. Le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale.

Franc CFA, mort programmée d’une monnaie vassale Par Dr Abdoulaye NIANE

Ahmadou Al AminouLô, directeur national pour le Sénégal de l’Agence principale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), s’exprimant lors d’un point de presse, au terme de la rencontre trimestrielle avec les directeurs de banques et établissements financiers, a relevé récemment la crédibilité du franc CFA qui, selon lui, remplit toutes les fonctions d’une monnaie.

Il dit :«C’est une unité de compte, toutes les monnaies peuvent s’en réclamer, un intermédiaire dans les échanges puisqu’il y a des monnaies qui n’y arrivent pas dans certains pays où il y a la dollarisation. C’est une réserve de valeur qui permet de faire une épargne et de ne pas perdre en valeur ou en pouvoir d’achat.»
Ensuite, il poursuit : «Quand une monnaie remplit toutes ces trois conditions, c’est une excellente monnaie, ce qui est le cas du franc CFA.»
Enfin, le directeur national de la Bceao conclut : «Au-delà des pays de l’Union, la monnaie circule dans d’autres juridictions telles que la Gambie, le Nigeria et le Ghana.»

«Deux éléments essentiels»

Ce haut cadre est certainement un technocrate compétent mais sa posture administrative, seule, devrait expliquer son raisonnement. La nôtre aussi, qu’il nous soit permis, nous pousse à récuser ses arguments.
En effet, deux éléments essentiels qui, à notre sens, font la monnaie justifient le rejetintégral du franc CFA et la nécessité d’instaurer une véritable souveraineté monétaire.
D’abord, la monnaie est effectivement un signe éminent de souveraineté. Cette dernière est à prendre au propre comme au figuré ; en ce que la monnaie reflète la puissance politique (et accessoirement économique) de celui qui l’émet, en l’occurrence l’Etat, aujourd’hui.
Hier, le souverain qui mettait en place sa monnaie, fut-il de singe, imposait de par sa force, au sens littéral, le respect de l’instrument qu’il adoube comme moyen de transaction dans les territoires qu’il domine. C’est donc le bras armé du dominateur. D’ailleurs, la France dominée par l’Allemagne en a fait l’amère expérience lorsque l’armée nazie a arrimé le franc au mark allemand avec un taux de convertibilité ridiculement bas.Pour le nazi Hermann Goering,«le franc n’a pas besoin d’avoir plus de valeur qu’un certain papier réservé à un certain usage».
Historiquement, au sortir de la guerre et dans le sillage des péripéties coloniales qui fatalement allaient aboutir aux déclarations d’indépendance, la France a voulu maintenir sa domination sur ses anciennes colonies d’Afrique en retenant cette leçon de domination monétaire qu’elle connaissait déjà. Autant dire :«donner par la main droite ce qu’on retient de la gauche» !
Moins d’un siècle plutôt, l’armée française défaite à Sedan, l’Allemagne ragaillardie créa le mark. Ceci brisa le rêve d’un franc fort avec des velléités de monnaie mondiale. Ironie de l’histoire, le mark-or du nouveau Reich fut fondé, et même physiquement fondu, à partir des 5,3 milliards de francs d’indemnité de guerre imposée à la France vaincue. Le tiers de l’or frappé en marks de 1871 à 1878 provenait de Paris, et 120 millions de marks tirés de cette indemnité colossale furent stockés dans la tour Julius à Spandau, près de Berlin, à la fois pour gager des billets du Reich et comme«trésor de guerre».

«N’en déplaise aux autorités de la Bceao…»

Ensuite, n’en déplaise aux autorités de la BCEAO, une fois de plus liées par leur devoir de loyauté aux mécanisme et institutions auxquelles elles dépendent, la monnaie est un outil privilégié de politique économique. Actuellement, aucune stratégie monétaire souveraine ne peut véritablement être déployée par nos Etats. Autant dire que lorsque le levier monétaire doit être activé par le biais d’une évaluation ou dévaluation (suivant que l’on augmente ou que l’on réduise le cours de la monnaie), dans notre zone, le décideur principal demeure les autorités de la Banque centrale européenne et par ricochet la France. Donc, pour sûr, l’arbitrage ne se fera pas dans le sens des intérêts africains.
Dès lors, contrairement aux autres juridictions souveraines, nous n’avons pas l’entière liberté d’abaisser le cours du franc CFA (dévaluation) par rapport à l’euro et aux autres grandes monnaies telles le dollar ou le yuan chinois, pour booster notre compétitivité (les exportations vont se faire plus facilement), raffermissant ainsi la balance des paiements (les biens importés vont nous revenir plus chers).
Finalement, nous ne reviendrons pas ici sur le débat ponctuel quoique non négligeable des réserves d’or importantes de nos Etats gardées par la France pour dit-on garantir la viabilité du franc CFA. Car, pour nous, c’est juste le trésor de guerre resté chez le conquérant. Un jour ou l’autre, le faible aura toujours assez de force pour réclamer ses droits. L’histoire nous l’apprend : si toute tyrannie se nourrit de la couardise de ses suppôts, elle flétrit au contact du temps, seul maître de nos destins. Si nos gouvernements actuels tremblent encore devant les bruits de botte coloniale, demain, une génération perpétuera le génie des pyramides., Enseignant Chercheur, UADB

Sortir du piège néo colonial de l’Accord de Cotonou Par Guy Marius Sagna

L’article 95 de l’Accord néolibéral de Cotonou dispose que « Dix-huit mois avant l’expiration du présent accord, les parties entament des négociations en vue d’examiner les dispositions qui régiront ultérieurement leurs relations. ». Le même article 95 déclare que l’Accord de Cotonou « (…) est conclu pour une période de vingt ans à compter du 1er mars 2000. »

A un an de la période de 18 mois qui marquera le démarrage des négociations en vu d’examiner les dispositions qui régiront ultérieurement les relations Afrique Caraïbe Pacifique-Union Européenne (ACP-UE), les peuples des Etats ACP doivent commencer l’évaluation de l’Accord néo colonial de Cotonou et la définition des perspectives qu’ils comptent donner aux relations avec l’un des membres de la Triade qu’est l’Union Européenne impérialiste.
L’Accord de Cotonou est le nom donné au plan européen de rapine des pays ACP pour la période 2000-2020. En signant les 100 articles de l’Accord de Cotonou les dirigeants ACP ont validé les idées dominantes des classes dominantes de la planète Terre et par conséquent les politiques d’exploitation et d’oppression de leurs peuples. On n’y parle de lutte contre le terrorisme et d’atténuation du changement climatique en évitant soigneusement de dire que les pompiers UE sont en réalité des pyromanes. 17 ans après, la situation en Afrique de l’Ouest est tout le contraire des promesses contenues dans l’Accord de Cotonou et celle-ci pose aujourd’hui plus qu’avant la nécessité de transformer structurellement les relations entre l’Afrique et le reste du monde.
Dans différentes parties de cet Accord il est question de « éradiquer la pauvreté », « contribution significative au développement économique, social et culturel » (Préambule), « de promouvoir et d’accélérer le développement économique, culturel et social des Etats ACP, de contribuer à la paix et à la sécurité (…) », d’un « partenariat centré sur l’objectif de réduction et, à terme, à l’éradication de la pauvreté (…) » (Articles 1-19-34). 20 ans après, il faut se demander est-ce que l’Afrique de l’Ouest connaît une accélération du développement économique, social, une réduction de la pauvreté, un renforcement de la sécurité, de la paix…
L’éradication de la pauvreté est le nouveau fardeau de l’homme capitaliste qui assume cette responsabilité en apportant le développement économique et social comme il prétendait apporter la civilisation pour justifier esclavage et colonisation.
L’objectif réel de l’Accord de Cotonou tient en très peu de mots : « libéraliser le régime du commerce (…) » (article 21) par une « intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale » (qui apparaît une fois dans le Préambule, deux fois dans l’article 1, une fois dans l’article 28, deux fois dans l’article 34, une fois dans l’article 36…), en réalisant « une croissance économique soutenue » (articles 1et 20). LIBERALISATION comme CIVILISATION. Dans tout le document de l’Accord de Cotonou le lecteur au fil des articles subi un martellement – quelle obsession ! –  par les expressions « éradiquer la pauvreté » et « intégrer les pays ACP » pour le convaincre du mythe de l’Afrique marginalisée – qui joue le même rôle que le mythe de l’Afrique non civilisée –  afin de mieux le duper pour mieux plumer les peuples africains. L’Afrique est marginalisée et de cette marginalisation découlerait sa situation et donc la pauvreté que vivent ses peuples.
Comme nous le rappelle Ndongo Samba Sylla, « A parler en toute rigueur, la marginalisation de l’Afrique par la mondialisation est une thèse formellement non soutenable. Comme le souligne Thandika Mkandawire (2005: 26) : « Il y a quelque chose d’illogique à juxtaposer la mondialisation et la marginalisation. Soit le processus est « global » et inclut alors tout le globe. Soit il est partiel, marginalisant de ce fait certaines parties de la planète. » En l’occurrence, pour les défenseurs de cette thèse, ce qui comptait c’était moins sa force logique ou sa solidité empirique que ses implications en termes de politique économique : l’Afrique doit devenir « intéressante » et « profitable » sous peine d’être laissée en rade par le train de la « mondialisation » qui est tout sauf clémente envers les retardataires. Pour cela, les économies africaines doivent être libéralisées davantage si elles veulent faire face à une compétition mondiale féroce. ».
Quel est le seuil de non-marginalisation  de l’Afrique et pourquoi ? Justement c’est l’occasion de se demander pourquoi rien n’est chiffré dans cet Accord de Cotonou ? Réduction de la pauvreté jusqu’à quel niveau et dans quel délai ? Eradication de la pauvreté dans quel délai ? « Intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale » jusqu’à quel seuil ?
« Si, pour l’Afrique, avoir une part moyenne de 2,8% dans le commerce international de marchandises durant la dernière décennie, c’est être marginalisé, que dire alors des États-Unis qui tout en représentant un peu plus d’un cinquième du PIB mondial n’ont pesé « que » 9,5% des exportations mondiales ?

De même, si l’on étudie le poids du commerce international et des IDE en relation avec le PIB et le taux d’investissement, on s’aperçoit que l’Afrique est et a toujours été l’une des régions les plus ouvertes et les plus dépendantes au monde. Le ratio commerce/PIB de l’Afrique subsaharienne se situait durant la dernière décennie aux alentours de 66% contre 54% pour la moyenne mondiale. » (Ndongo Samba Sylla)   

« Contrairement aux perceptions du sens commun, la plupart des économies africaines affiche un niveau d’intégration au système capitaliste mondial largement supérieur à la moyenne mondiale : la part moyenne du capital étranger dans le taux d’investissement domestique est souvent importante. Tel est le cas durant la dernière décennie dans des pays comme l’Angola (192% en 2003), le Congo (100% en 2005), la République Démocratique du Congo (99% en 2007), Zimbabwe (83% en 2005), le Nigéria (81% en 2005), Tchad (81% en 2002)10. Or, ce ne sont pas là les parangons qu’on a en tête lorsque l’on parle de « mondialisation ». Alors que Maurice est souvent présenté comme un modèle d’ « ouverture économique » (Frankel, 2010), ce ratio est et a toujours été largement inférieur à la moyenne de la région ! Ce qui montre clairement qu’il y a quelque chose qui cloche dans le discours sur la mondialisation et l’ouverture économique. » (Ndongo Samba Sylla)

C’est ce que confirme également Jacques Berthelot quand il affirme que « (…) l’AO et l’AE sont nettement plus intégrés au commerce mondial, total comme alimentaire, que l’UE28, ce qui souligne le mensonge dominant selon lequel le retard de développement de l’ASS est dû à son insuffisante insertion dans le marché mondial. Ce mensonge est reflété dans l’objectif de l’Accord de Cotonou « d’une intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale » et confirmé dans l’accord de l’APE AO de « contribuer à l’intégration harmonieuse et progressive de la région Afrique de l’Ouest dans l’économie mondiale » et dans celui de l’APE EAC de « promouvoir l’intégration graduelle de l’EAC dans l’économie mondiale ».
Ce constat d’une très forte intégration de l’ASS dans le commerce mondial est confirmé par la Banque mondiale pour le ratio des échanges totaux de biens et services sur le PIB de 2016 et par l’OMC pour le ratio des échanges de biens sur le PIB en moyenne de 2014 à 2016. Il en ressort que plus les pays sont développés moins ils sont intégrés aux échanges mondiaux et inversement (il n’y a pas de donnée spécifique pour l’AO). ».
« En cumulant exportations et importations de 2016 on voit que l’UE est 5,6 fois plus intégrée régionalement que l’AO et 4,3 fois plus que l’EAC, tant dans leurs échanges totaux que dans leurs échanges alimentaires. (…) Il en résulte que l’AO et l’EAC doivent prioriser leurs échanges locaux, nationaux et régionaux et pour cela mettre des freins aux échanges internationaux, en dépit des pressions internationales en sens opposé. A fortiori compte tenu du triple défi démographique, du changement climatique et du déficit alimentaire. ».
L’Accord de Cotonou est le mauvais traitement découlant d’un diagnostic trompeur dont l’objectif est d’obliger les Etats ACP à faire ce que disent les anglais et non ce qu’ils ont fait. (Allusion à un Adage du 19e siècle : « Ne faites pas ce que les anglais vous disent de faire, faites ce que les anglais ont fait »). Qu’est-ce que les anglais ont fait? Ecoutons à ce propos Ulysse Grant : « Pendant des siècles, l’Angleterre s’est appuyée sur le protectionnisme, a mené à l’extrême cette politique et en a obtenu des résultats satisfaisants. Il ne fait aucun doute que c’est à ce système qu’elle doit sa force actuelle. Après deux siècles, l’Angleterre a trouvé commode d’adopter le libre-échange, car elle pense que la protection ne peut plus rien lui offrir. Très bien, Messieurs, ma connaissance de notre propre pays m’amène à croire que, dans 200 ans, quand l’Amérique aura obtenu du protectionnisme tout ce qu’elle peut offrir, elle sera elle aussi en faveur du libre-échange ».

Pourquoi tout d’un coup les préférences commerciales non réciproques accordées aux pays ACP par l’Accord de Lomé sont devenues contraires aux règles du commerce ? 

L’accord de Cotonou est le résultat du changement de rapport de force au niveau international. L’existence d’un camp socialiste a contribué à la décolonisation à la périphérie du système, à l’existence des acquis sociaux au centre du système. Mais également à des Accords comme celui de Yaoundé ou de Lomé pour montrer que le socialisme n’a pas le monopole du cœur et avoir dans son camp ou neutraliser tout au moins des pays qui seraient tentés de rallier  le camp de l’Est. Le passage d’un monde bipolaire à un monde unipolaire avec la disparition du camp socialiste explique le passage des Accords de Lomé à l’Accord de Cotonou.

A cela il faut ajouter la perte d’importantes parts de marché des pays de l’UE au profit des pays comme ceux du BRICS et les difficultés notamment sociales qu’elle cause.
L’accord de Cotonou est un accord de transition vers un renforcement de la division internationale du travail faisant des pays capitalistes les cavaliers et des Etats ACP les chevaux. C’est un Accord de Troie qui essaie de cacher le principal qui a été fait à Cotonou. L’acceptation par les ACP du principal produit d’exportation de l’UE : le libre-échange (Article 36 annonçant la conclusion de nouveaux APE).
Autant sous le mensonge du fardeau civilisateur de l’homme blanc se cachait le tombeau des civilisations et économies non judéo chrétiennes autant à l’épreuve des faits l’Accord de Cotonou se révèle être un ramassis de contre-vérités qui si rien n’est fait augmentera la tragédie des peuples ACP.
« Pour l’APE d’AO, les pertes annuelles de recettes douanières (RD) sur les importations venant de l’UE28-RU (Royaume-Uni, en tenant compte du Brexit) passeraient de 66 millions d’euros (M€) en T5 (première année de libéralisation, en 2020) à 4,6 milliards d’euros (Md€) en T20 (2035) et 7 Md€ en T35 (2050) et les pertes cumulées atteindraient 32,2 Md€ en T20 et 120 Md€ en T35. Ceci résulte des pertes de RD sur les importations venant de l’UE28-RU ainsi que sur les importations venant du reste du monde et intra-AO en raison du détournement des échanges lié à l’APE. Bien que les importations de l’AO venant de l’UE-RU correspondaient en 2015 à seulement 26,5% de ses importations totales, ses pertes de RD dues à l’APE seraient de 17,4% de ses revenus douaniers nets en T20 et de 20,6% en T35. » (Jacques Berthelot)
Avec les pertes de recettes douanières causées par l’APE, où un pays comme le Sénégal va-t-il trouver suffisamment d’argent pour passer d’un (01) policier pour plus de 5.000 habitants à 1 policier pour 1.000 habitants ? Où des pays comme le Burkina, le Mali et le Nigéria vont-ils trouver l’argent pour faire face au terrorisme ? Et pourtant dans ses objectifs et principes l’Accord de Cotonou dit qu’elle cherche à contribuer à la paix et à la sécurité.
Où un pays comme le Sénégal va-t-il trouver l’argent pour combler son gap de 4.000 sages femmes ?

Il y a plus de radiologues dans la ville de Paris que dans toute l’Afrique. 

Il y a un (01) neurologue pour un (01) million d’habitants en Afrique très loin du ratio d’un neurologue pour 100.000 habitants de l’OMS.
Le Niger a été confronté à une épidémie de méningite pendant laquelle le premier ministre a demandé l’aide internationale pour avoir la moitié des doses de vaccins nécessaires. L’épidémie à virus Ebola a montré jusqu’à quel point le système public de santé en Afrique de l’Ouest est moribond. Comment peut-on envisager de réduire les budgets de santé pour subventionner l’industrie et l’agriculture européennes quand les deux parties ACP et UE proclament qu’elles visent à « améliorer les systèmes de santé, en particulier l’accès équitable à des services de soins complets et de qualité et la nutrition, éliminer la famine et la malnutrition et aussi un approvisionnement et une sécurité alimentaire suffisants (…) » (article 25) ?
Selon la FAO près de 153 millions de personnes, soit environ 26% de la population âgée de plus de 15 ans en Afrique subsaharienne, ont été confrontées à une situation de grave insécurité alimentaire en 2014 et 2015. Si le taux de pauvreté a baissé il demeure le plus élevé au monde. En Afrique subsaharienne, « ce sont 75% des pauvres qui travaillent dans l’agriculture. » ajoute la Banque Mondiale qui nous dit aussi que « les cités africaines sont en effet 29% plus chères que celles des pays à niveau de revenu similaire. (…) » D’après Save The Children, l’Afrique subsaharienne devrait abriter en 2030, presque 90% des 167 millions d’enfants au monde vivant avec moins de 1 ,90 dollars soit 1175 francs cfa par jours. Le dernier enfant supposé sortir de l’extrême pauvreté ne le fera pas avant 2482. Et cet enfant vivra en Afrique.
L’OMS, le jeudi 17 septembre 2017, nous apprend que 16.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour dans le monde et que les chances de survie d’un enfant varient en fonction de l’endroit où il est né. L’Afrique subsaharienne possède le taux de mortalité le plus élevé au monde avec un enfant sur douze qui meurt avant son cinquième anniversaire, soit plus de 12 fois plus que la moyenne de 1 sur 147 dans les pays à revenu élevé.
« Notre sous-région est confrontée toutes les années à une insécurité alimentaire. Nous avons près de 20 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire. Ainsi la situation s’aggrave d’année en année. Elle est surtout accentuée par la croissance démographique qu’on n’arrive pas à maitriser. » (Directrice régionale Afrique de la fédération de la croix rouge Fatoumata Nafo Traoré, mardi 11 octobre à l’ouverture d’un atelier régional axé sur « la sécurité alimentaire/résilience dans la région du Sahel »)
« On ne saurait oublier l’impact catastrophique de l’APE en termes humains puisque, avant même que l’APE soit mis en œuvre, selon FRONTEX les immigrants illégaux dans l’UE arrivés de 5 pays d’AO identifiés (Nigéria, CI, Guinée, Sénégal, Gambie) sont passés de 26 356 en 2014 à 48 662 en 2015 et 91 401 en 2016. Le rapport ajoute : « En 2016 plus de 100 000 immigrants illégaux d’Afrique de l’Ouest ont été détectés ». » (Jacques Berthelot)

  A propos de l’accès des exportations au marché UE des exportations PMA, si l’on en croit Jacques Berthelot, « De fait les exportations des PMA d’Afrique ont bien moins augmenté vers l’UE28 que vers le monde entier de 2001 à 2016 : 38,5% de moins pour l’ensemble des produits et 43,6% de moins pour les produits alimentaires malgré TSA. Et la part des produits manufacturés dans leurs exportations totales vers l’UE28 a baissé de 34% en 2001 à 20% en 2016. Toutes les ressources mobilisées pour ces exportations ont réduit celles disponibles pour accroitre l’autosuffisance alimentaire. ».   

Le commerce intra-communautaire en Afrique de l’Ouest a sensiblement baissé passant de 19,3% en 1995 et même 22,4% en 1997 à 11,3% en 2011. L’objectif de la CEDEAO, rendu chimérique avec les APE, est de passer de 12% à 40% en 2030.
20 ans après l’Accord de Cotonou, les défis auxquels les ACP, particulièrement les pays africains, font face sont encore plus importants. Défi démographique avec une Afrique qui va doubler d’ici 2050. Défi à la fois climatique et alimentaire avec une Afrique qui risque de voir son rendement agricole baisser de 10% au moins avec un réchauffement de deux degrés ce qui accroîtrait le nombre d’africains sous-alimentés estimés aujourd’hui à 240 millions en Afrique centrale, en Afrique de l’Est, et de l’Ouest respectivement de 25%, 50% et 95%.
Comment peut-on vouloir sort

 




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