Macky SALL, seul artisan de sa propre victoire

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Depuis la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle du 24
février dernier, des responsables politiques de la mouvance se relaie dans la presse
chacun pour tirer la couverture de son côté et ainsi réclamer la paternité de la
victoire de Macky SALL au premier tour.
Certains poussent le bouchon plus loin en déclarant que si ce n’était eux le candidat
de Benno serait au second tour.
Que nenni !
Le candidat marron beige a réussi à se faire réélire à travers une stratégie qu’il a
lui-même tracé et mis en œuvre tout seul. C’est au sortir du référendum de 2016
qu’il a compris que la tâche risque d’être ardue en 2019 si lui-même ne prend pas
les choses en main. Il a fait une analyse froide de la situation et une lecture fine de
la cartographie de toute sa force politique à travers le pays.
Lors de la révision portant sur les listes électorales qui ont suivi le référendum il a
enjoint à travers un communiqué ses partisans à inscrire le maximum de militants
au moment où l’opposition était occupée ailleurs. A la fin de cette étape il a lui-
même fait l’évaluation avant de convoquer les responsables par département pour
faire lecture des conclusions de l’analyse par lui faite.
Cap sur les législatives ! Deuxième coup d’essai afin de savoir où en était sa force
politique. Rebelote ! Il refait les mêmes analyses avant de se rendre compte que le
saut est presque réussi mais dépasse pas les 50%. Les responsables sont convoqués
à nouveau au palais. Cette fois le candidat à sa propre succession hausse le ton et
donne ses dernières directives en direction de la révision qui suit. Les responsables
s’y mettent et le fichier enregistre cette fois une hausse assez remarquable avec
l’inscription de militants marron beiges.

Le candidat ne lâche rien sur ce que la loi lui offre. Il maintient le Ministre de
l’intérieur comme responsable et organisateur des élections : ce n’est pas un crime
et c’est légal !
L’opposition vocifère et perd des forces dans sa lutte pour le départ de Aly Ngouye
Ndiaye.
Arrive le moment du parrainage qui est devenu légal, la loi étant votée à
l’Assemblée. Le candidat affine sa stratégie et va au-delà des 1,8% requis. Sur le
terrain l’opposition n’arrive plus à trouver de parrains. Benno Bokk Yakaar a fini
de rafler la mise. A part quelques candidats bien organisés, 4 au total, tout le reste
se casse les dents avant de retourner se ranger derrière un de ces quatre.
Le jeu est devenu clair. Les candidats en face sont bien identifiés et il est dès lors
plus facile de les contrôler et au demeurant étouffer leur envol.
Le candidat Macky Sall sait maintenant que Thiès est perdu d’avance surtout avec
le vote des 18-24 ans et des 30-40 ans. Dans cette ville il sait bien que parmi ses
responsables personne n’a l’étoffe pour concurrencer Idrissa Seck. Le seul qui
pouvait le faire, en l’occurrence Augustin Tine, n’est pas très politique, est trop
correct pour un politicien et est constamment dans son village à Fandène laissant la
ville aux jeunes loups aux dents longues.
Pour réduire les écarts Monsieur SALL sort une note à l’endroit de ses responsables
pour leur intimer l’ordre de privilégier le porte à porte. Il coupe ainsi l’herbe sous
les pieds à tous ceux qui sont adeptes du saupoudrage en période de campagne: la
clef de la victoire est ainsi trouvée.
A Dakar, il confie la mise en œuvre de sa stratégie à sa dame Madame Marieme
Faye SALL dont il est sûr de la loyauté et de l’engagement. Il est aussi sûr qu’avec
elle il peut à tout moment apporter les correctifs nécessaires. Madame la Première
Dame avait aussi l’atout de pouvoir fédérer toutes les forces sans qu’une seule tête
ne déborde.  Plus de querelle de « borom Dakar ».

Tout ceci réglé comme sur un papier de musique, le candidat Macky est allé à la
rencontre du peuple dans un marathon digne d’un lutteur soif de victoire.
Là où certains candidats ont peiné à respecter leur calendrier, lui l’a maîtrisé avec
des meetings qui se sont succédés dans des endroits des fois éloignés de plus de
100 kilomètres.
A Fatick où à mon sens il a fait sa meilleure sortie il a très tôt compris que les
populations en veulent aux responsables mais pas à lui. Il a eu l’information que sa
base naturelle s’est fissurée derrière lui. Certains jeunes mêmes refaisaient l’accès
de leur quartier à des responsables politiques. Le candidat Macky descend à Fatick
en fils du terroir. Il descend de sa voiture pour se fondre dans la foule avant
d’entamer une course qui a séduit plus d’un en direction du stade. Arrivé sur place,
son discours a touché le cœur des populations du Sine qui ont voté en masse pour
lui.
Autre coup de maître qui mérite attention s’est passé lors de son meeting à
Koumpentoum dans le département de Tamba. Le candidat arrive dans une localité
où les querelles entre le Maire et le Président du conseil départemental ont fini
d’exacerber plus d’un. Au moment de son discours Macky se rend compte que
l’imam ratib de la ville est retenu à l’entrée par les préposés à la sécurité. Il suspend
son speech pour lancer à leur endroit :  « laissez le passer ! Comment pouvez vous
retenir un Imam qui me fait l’honneur d’être là ! » Cette interpellation est restée
dans la mémoire des Koumpentoumois qui sont allés aux urnes pour rendre
hommage à son auteur.
Le candidat Macky SALL a réussi à maintenir le redoutable Abdoulaye Wade loin
de ces joutes de 2019 et c’est là où l’élève a fini de dépasser le maître.
Il a aussi réussi à maintenir à ses côtés sans rien faire transparaître tous ces
responsables qui ont joué sur deux tableaux. Je parle de ceux-là qui battaient
campagne pour lui et qui en même temps soutenaient un candidat de l’opposition.

Macky SALL a su seul réussir sa propre réélection et aujourd’hui ne doit rien à
personne !
S’il y’a des remerciements à faire, le Président les doit à Allah !




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