Le président de la bad préconise la mise en place d’un fonds pour financer l’éducation

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Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Docteur Akinwumi Adesina, a appelé jeudi à la mise en place d’un fonds de financement de l’éducation en Afrique, pour aider les gouvernements à disposer de mécanismes durables.

« Il faut mettre en place un fonds pour financer l’éducation en Afrique. Elle doit utiliser les ressources disponibles, même si on sait que les besoins de financement sont accrus », a dit Dr Adesina.

Il intervenait à l’ouverture officielle de la Triennale 2017 de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD).

« Revitaliser l’éducation dans la perspective du programme universel 2030 et de l’Agenda 2063 pour l’Afrique » est le thème de la Triennale 2017, qui prend fin vendredi.

« L’éducation est très importante pour nous, mais nous ne déployons pas les moyens qu’il faut », a déploré le président de la BAD, ajoutant que « ce n’est pas toujours un problème d’argent, mais également un problème de connaissances ».

Il a annoncé que la banque panafricaine a décidé de se lancer dans le financement de l’éducation en Afrique, dans le but de mettre en place « des mécanismes durables, afin de soutenir les gouvernements dans la mise en place de politiques d’éducation de qualité selon l’Agenda 2063 ».

« Les taux d’alphabétisation des adultes ont augmenté de même que les taux dans le primaire et le secondaire, mais malgré ces résultats encourageants, l’Afrique est encore en retard par rapport aux autres continents et régions », a noté le président de la BAD.

La vérité, a-t-il tenu à préciser, « est que nous ne donnons pas aux gens les compétences dont ils ont besoin pour les emplois de demain. La numérisation, les mathématiques, les sciences, les biotechnologies, l’ingénierie dominent les compétences qui seront recherchées demain ».

« La plupart de ces compétences ne font pas partie des programmes d’enseignement secondaire actuellement suivis en Afrique. Il s’agit aussi de la demande, car l’offre et la demande se complètent toujours », a estimé Dr Akinwumi Adesina.

A titre d’exemple, a rappelé Dr Adesina, « moins de 30% de nos étudiants sont inscrits dans les programmes liés aux sciences, à la technologie, l’ingénierie, domaines dans lesquels les emplois sont nombreux. La majorité des étudiants font les sciences humaines, le droit, domaines où il y a moins d’offres d’emplois ».

« Nous ne pouvons pas ne pas avoir un programme conjoint axé sur l’éducation et l’emploi. La science et la technologie, d’une part, l’innovation et le secteur privé, d’autre part, sont toujours largement isolés. Beaucoup reste à faire pour créer une culture de la créativité et de l’innovation qui stimule la compétitivité du secteur privé », a-t-il encore déploré.

Le président de la BAD a ajouté : « Entre 2008 et 2016, le nombre de scientifiques et d’ingénieurs a diminué dans de nombreux pays africains. Ce qui conforte une tendance qui est de nature à empêcher l’Afrique de tirer profit d’une économie mondiale de plus en plus axée sur le savoir ».

« L’Afrique n’investit pas assez dans la recherche et le développement. Elle y consacre moins de 1 % de son Produit intérieur brut. Ce qui représente l’un des taux les plus bas de toutes les régions du monde », a regretté Dr Adesina.

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